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À bout (portant)

 

Pas à tergiverser : personne n'aime à voir les soubassements, les portants, les suspensions, les vérins, les piliers, les étais,

que sais-je encore...

Parce qu'au moment même où tu les vois, tu y penses et penser à ce que ne dépend pas (ou plus) de toi sous l'angle de ce qui t'assure (spéléologie ou alpinisme du commun) ne te rassure plus. Tu commences à appliquer à la chose tes critères d'incertitude, des équations foireuses et des semblants de raisonnements. Tu deviens mathématicien de l'improbable, part non négociable de ton angoisse.

Le volume, la masse, l'ancienneté, rien n'y fait. Peut-être même est-ce pire ? Il faut bien que tout arrive. Tu liquéfies l'acier, tu fragmentes le béton, tu sectionnes les câbles. Les angles ne te paraissent plus aux normes.

Tu ne veux pas rester une minute de plus devant cette épave, et moins encore sous son aile. Il y a des risques pour que tout s'écroule, et des signes aussi. Personne ne sait rien mais tu le vois, et tu te mets à en marche, d'un pas affolé qui glisse sur le rebord du trottoir et te déséquilibre pour que l'aile et le pare-choc chromé d'une Ford Thunderbird 1955 (celle de Richard, bordel, l'ami Richard) te fauchent. Définitivement.

 

 

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