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(S'en) Sortir

 

 

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"Ville au bout de la route et route prolongeant la ville". Ainsi commence la stèle que Ségalen consacre au bon voyageur. La ville et la route se mêlent mais dans une alternance et une successivité distinctives. Nous sommes encore dans un monde où les limites sont plausibles. Le poème date de 1912.

Mais les temps ont changé, et les villes ont grossi, jusqu'à la démesure. Conurbation californienne, hydre japonais, mégalopole mexicaine ou thaï, il faut du temps pour en sortir, si jamais on en sort. La voie ferrée pénètre dans le centre et, sur un autre plan, voit la greffe des habitations, des zones, des extensions, des malls, si bien que, bientôt, elle ne vit pas vraiment sans l'ombre des hautes constructions et sans les lucarnes éclairées des gens qu'elle oublie derrière elle. 

La grande misère prend parfois la forme sèche du rail : cela même qui repoussait la frontière et qui, à force, nous a jetés dans le néant.

 

Photo : Philippe Nauher

 

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