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La vie est peut-être insurmontable

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Ainsi, me dit-il, serait-il peut-être bon que j'aille voir ailleurs si j'y suis. C'est une formule, d'accord. Quoique. Puisque je tends vers ma propre suppression, je peux me bercer d'illusions, croire à la vigueur de l'immensité, du point hasardeux sur l'atlas. Au moins aurai-je le bénéfice du doute, et doublement. Je n'aurai pas à dire qui je suis et quel est mon passé. Je n'aurai pas le cortège de mes indignités. On dira de moi que je suis énigmatique. Belle manière d'être une ombre. Je garderai en moi le bruit et la fureur. Les gens de cet autre monde seront les idiots utiles de ma vanité. C'est un luxe dont beaucoup jouissent, ou veulent se prévaloir. Comme tel s'explique, continue-t-il, le goût des voyages et des départs prévus ou anticipés vers d'autres horizons. Avec d'aussi belles manières, on cherche l'efficacité. Il y en a pour qui le monde n'est pas assez grand, qu'ils voudraient le manger, l'engloutir. Il m'est, quant à moi, infini dès les premiers mètres qui m'entourent. L'horizon de ma fenêtre, la plage un peu étroite qui ouvre sur la mer, le petit chemin, ridicule ligne entre les collines, le carreau de la place où j'ai mes habitudes, tous sont autant d'univers avec des clés dont je n'ai pas le trousseau. Je regarde ce proche qui, parfois, m'échappe. Si lutte il doit y avoir avec le monde, elle commence par ne pas renoncer à ce qui te demande.

 

Photo : Philippe Nauher

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