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A la charge !

Comprends bien, si tu le peux, le temps réel, oui : réel, comme s'il pouvait y en avoir un autre, un irréel, dans le temps, ce que toi, tu supposes être, un imaginaire, à la manière des contes, ou d'un quelconque romanesque. Mais tu n'y es pas. Tu es décidément à côté de la plaque. Le temps réel, ce sont les faits en temps réel, l'info en temps réel, cette réalité du temps s'indexant sur le médium qui légifère ledit temps comme opération capable de supprimer tout ce qui n'est pas lui.

Le temps réel, dans la catastrophe à laquelle on te soumet, n'est rien moins que l'occultation de ton propre temps d'être, de vivant. Regarde : tu étais sur le chemin, au milieu des champs, ou dans ton fauteuil à lire, à ne rien faire, à méditer, sur ton balcon à l'aventure de tes regrets ou de tes souvenirs, et je prends des exemples où tu es seul, mais l'image vaudrait tout autant si tu étais avec quelqu'un.  "Je n'ai rien fait aujourd'hui. Quoi, n'avez-vous pas vécu" écrivait Montaigne. N'est-ce pas là une modestie qui échappe à notre contemporanéité ? Car cette passion du temps réel, se confondant en fait avec une transformation événementielle de l'existence, n'est plus la réalité même. Seulement son conditionnement en une perpétuelle course au remarquable, à l'inoubliable grandeur de l'instant. Rien avant, rien après. 

Cette frénésie est risible. Encore faudrait-il avoir les moyens d'en rire...  Et je crains que cette légèreté nous soit de moins en moins accessible

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