Tu regardes la liste de ceux qui sont sur ta newsletter. Ce ne sont pas des noms mais des adresses mail. Plus ou moins énigmatiques. Tu te demandes, sans que ce soit une vraie question : rien qui t'occupe l'esprit plus que le temps qu'il ne faut pour l'écrire, ce qui leur donne envie de lire ce que tu envoies. Sans doute est-ce là une manière symptomatique de créer du lien, une manière toute contemporaine de se promener dans des univers, ou de satisfaire une curiosité qui n'a rien de malsaine, mais qui donne la certitude qu'on pourrait à tout moment disparaître... C'est l'être-là signifié in absentia, à moins que ce ne soit une forme surprenante de cette paronymie joycienne : a letter, a litter. Une lettre, un déchet...