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le mal

  • Ernesto Sabato, combatif

    Ernesto Sabato est mort il y a deux jours. Il allait avoir cent ans. Sa disparition prend donc place entre le wedding cake  d'une monarchie qui tolère les déguisements nazis d'un petit-fils et l'élimination incertaine de Ben Laden. Autant dire qu'il meurt dans la parfaite indifférence d'un monde absurde. Et sur l'absurdité violente, désastreuse de l'existence, il en savait un rayon, Ernesto Sabato. Homme de trois romans (Le Tunnel, 1948 ; Alejandra, 1961 ; L'Ange des ténèbres, 1976), économe de sa plume, quand la mode est au volume annuel, il avait compris ce que l'univers social et politique pouvait porter de destruction. En particulier, dans le dernier opus de ce triptyque, à la fois lui-même et personnage de lui-même, il était capable d'explorer comme peu l'ont fait, l'angoisse d'une écriture nécessaire qui se débat entre la connaissance des pires exactions (la torture en Argentine) et le masque d'une sociabilité capable de discourir sur les sujets les plus légers. Sabato, ce n'est pas l'éructation contre le mal (à la manière d'un Maurice G. Dantec), mais l'exploration profonde d'une interrogation sur notre place face à ce mal et à la responsabilité qui nous incombe.
    Sur ce point, lire ce papier de Juan Asensio, publié sur Stalker. Et plus que tout lire (ou relire) cet écrivain...