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Gwenn ha Du

                                                               Omnes vulnerant sed ultima necat

Le jardin des souvenirs (ainsi l'appellent-ils) ; des souvenirs de cendres blanches (c'est le calcium, explique-t-on) versées lentement, modestement et bientôt elles forment une taupinière à peine pensable sur le carré vert du lieu commun qui voit se succéder les disparus (chacun en prend sa part temporaire ; quelques rafales emportent de la poussière -un pollen stérile) ; soudain il pleut fort et le passé se tasse, s'agglutine ; on aimerait plutôt qu'il neigeât dru jusqu'à la blancheur indivise, une autre blancheur, ouverte sur l'idée déplacée d'une vue plongeante sur une plaine glacière (et un mont paisible), une rêverie qui nous soulagerait sauvagement de la détresse...

Mais le ciel est un crassier, hydrophile ; nulle neige que celle, invisible et inaugurale, dans ton âme, de la monologie silencieuse (ou peut-être, tu ne sais, parfois, murmures ou babil, indéchiffrables) tournant désormais comme un satellite irrégulier de ta vie. Tu le sais (tu l'acceptes)...

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