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Si peu

 

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Pourquoi sens-tu que de ce village, maintenant, quoiqu'il ne soit ni plus ni moins peuplé qu'en ces temps où tu y venais, enfant, tu n'en parlerais plus si librement, pourquoi sens-tu que de ceux qui y vivent tu dirais qu'ils l'habitent, qu'ils en sont les habitants, et qu'il te serait donc impossible d'écrire que c'est un village de trois cents âmes ? Pourquoi ce mot, âmes, te semble-t-il si injuste ? A-t-il fallu que les paysans disparaissent, ou quasi, que des demeures figées dans les lézardes de ton enfance aient vu leurs jointures refaites, et leur toit réhabilité, que l'on se soit acharné au respect de l'époque, sans en parler les mots ? Que s'est-il passé pour que ce si peu aux odeurs de fermes, entre la bouse et les foins, l'ensilage et l'alambic, devienne pauvre au point que tu écrives trois cents habitants, comme tu le penserais de n'importe quelle ville, comme si c'était une ville ? Des habitants...

Ce n'est pas la nostalgie qui fermente mais un sentiment de déjà-vu, l'effet vaporeux d'une photo cherchant l'art et un nom à l'efface pour n'être qu'une énième beauté rénovée. Plus d'âmes, en effet, puisqu'il se pourrait que tu fusses à Saint Cirq Lapopie, Sainte Eulalie d'Olt, Roussillon ou Gargilesse...


                            Œuvre : Raphaële Colombi

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