Il y a ceux qui disent n'oublier rien, ne pardonnant rien, et leur mémoire est le sismographe de leur ressentiment. Chaque image resurgie est une plaie et une aspiration à la vengeance.
Il y a ceux qui n'oublient rien, faisant des nœuds de leurs lacets cassés pour conjurer le fait même qu'ils sont cassés. Le chemin qu'ils empruntent est à la fois à demi parcouru et infiniment ouvert sur ce qu'ils n'attendent pas.
Photo : Jacob Aue Sobol