Si l'on veut résumer l'esprit des échecs, il s'agit d'avoir au moins un coup d'avance, ce qui n'est pas sans ironie. Avec un esprit un peu malicieux, le gain à venir, la mise en échec, ou sinon la mise aux échecs, c'est la conjecture sur ce qui se défait.
Il est fréquent de regarder la politique, et ceux qui en font leur mangeoire démocratique, sous la figure des pions et des pièces maîtresses que l'on déplace, d'attendre lequel des prétendus stratèges saura le mieux tirer profit de la situation. Sans doute est-ce cette juste comparaison qui, plutôt que de grandir le pouvoir et ses représentants, l'abaisse immanquablement.
Bobby Fischer disait qu'on avait fait le tour de la question, celle du damier s'entend, et pour regénérer l'histoire, il eût fallu inverser la place du roi et de la reine. Que tout change pour que rien ne change...