Se mettre au silence, comme on dit : se mettre au yoga, ou à la peinture sur soie... C'est ainsi qu'on en arrive à cette im-posture du retrait. Dans les hautes sphères, ils diront : faire une cure médiatique.
Se mettre au silence, se mettre au régime : à quelque chose qui serait comme un affadissement de soi, une dimension, alors que, au contraire, il s'agit plutôt de retrouver de la matière, d'être consistant par le fait même de n'être plus là, plus autant là.
Il n'est pas question de fuir, d'être en retrait (expression à la mode, pour signifier qu'on revient de suite. Un peu comme la concierge qui est dans l'escalier.), mais de respirer.
-Tu ne dis rien ?
-Pourquoi faudrait-il que je parle ?
Considérons que le silence n'est pas un état mais une recherche, une condition sine qua non pour agir et être, comme Nietzsche évoquait l'oubli.