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Le Chant intérieur

Je ne perds rien à savoir que tu ne seras jamais plus là. Parti. Mort et enterré, quoique ce ne puisse être ainsi, maintenant que tu n'es plus que cendres. Je ne perds rien et même j'y gagne. J'y gagne une présence solennelle, aux heures les plus improbables de ma vie. Non plus sur la note des larmes et des souvenirs chagrin, mais dans la fluidité de ma parole qui ouvre la porte aux souvenirs les plus communs, les plus humbles, et certains diraient : les plus futiles. Ceux qui peuvent instruire mon existence du jour et des jours à venir, ceux qui interceptent l'obscurité dont j'ai si peur.

Je ne me dis plus : j'aimerais que tu sois là. Je n'en ai pas besoin puisque tu es là. 

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