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Puis, plus rien...

L'heure fut atmosphérique.
Les Flamands en faisaient des tourments et des orages. Puis ils furent comme plus légers, malgré l'incertitude. En subtiles esquisses dans les toiles d'Eugène Boudin.
Stéphane Audeguy, il y a quelques années, leur consacra un livre délicieux quoiqu'un peu surfait.
Et quand tu les regardes, grossir ou se dissiper, tu comprends aisément la place inaugurale que Baudelaire leur consacra dans Le Spleen de Paris.
Aussi informels et désagrégés soient-ils, ils gardent une part de matière dont chacun nourrira sa rêverie.
Encore qu'il ne faille pas se leurrer... L'heure est au cloud, à la dématérialisation de ses souvenirs, qui traînent ainsi dans l'espace sans jamais exister vraiment, sans qu'on puisse en sentir la pesanteur.
Ces nuages cryptés ne sont ni des imaginaires, ni des rêveries, mais des magasins de preuves et de service. Des sources informatiques qui ne peuvent combler notre soif. Que le ciel invisible de la technologie, rempli de bugs et d'interférences, se soit symboliquement substitué à celui bien réel des caprices du temps, que le cloud, grave et cumulatif, sans lequel l'homme contemporain ne se sent plus vivre, prime sur la suspension aléatoire des nuages, voilà ce qui a de quoi assombrir l'âme...

 

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