La digue est entaillée. À la prochaine grande marée, si les cieux, le vent et la mer se conjuguent au même temps, brutal, sec, à l'impératif de la Nature, elle cèdera.
Le parapet est tombé. De la hauteur du chemin cimenté, à nu, on peut regarder la mer en face, de tout son corps, à soi, à elle. Nul appui, désormais, que sa propre constance ; le petit écart des jambes pour ne pas être un piquet rompu par une rafale.
La dune a reculé, s'est affaissée. Elle n'est plus ce sein duquel glisser vers les cris amicaux et le tambour des vagues. Reste une baïne presque terreuse, fruit des heures hersées de l'hiver contre quoi elle n'avait aucun recours.
Et les marais salants, à l'arrière, attendent le jour des retrouvailles avec l'Océan.
Il faut replier son escadre de rêves jusqu'à la maison et fermer le volet de la grève dorée.