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Toccata et fugue

 

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Il y avait bien la vie qui lui faisait de l'ombre, sa vie passée, la vie en somme, puisqu'elle ne peut être, pour dire qu'elle est, que passée, qu'un collectif résiduel, fait de marqueteries disjointes et de morceaux qui n'entrent pas, punaisés parfois, au mur, ou jetés pêle-mêle, dans une boîte à chaussures. Pour que ça marche, disait-il en riant fort. La vie qui te fait de l'ombre, comme un spectre, la rigidité calcaire d'un os de seiche, obscurcissant, selon le principe intermittent des éclaircies (ici inversées), l'heure qui se déroulait, pendant qu'il marchait, en plein midi, à réfléchir sur ce qu'il faudrait faire pour que l'ombre soit moins lourde, moins forte. Et se disant forte, il ne pensait pas tant à un poids qu'à une odeur. Ce qui persiste, plus que tout.

L'ombre ne l'abritait de rien, parce qu'il ne pouvait être lui-même son propre gardien, son propre paravent.

Pour autant, que fut-il devenu à se vouloir sans ombre :

transparent, était-ce la solution ?

 

Photo : Sabrina Biancuzzi

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