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  • Tôle

    J'étais là pour une portière. Portière avant droite. D'autres viennent pour un pare-choc, une calandre, un capot.

    Ma voiture était garée à côté d'une dépanneuse et sur la plate-forme l'épave d'une super-Cinq. La roue avant gauche avait glissé sous le bloc moteur. Il n'y avait plus qu'un souvenir d'aile. Le capot ressemblait à une feuille froissée. Plus de phare. Le pare-brise rayonnait comme une toile d'araignée. Sur la peinture, vert bouteille, des traces marron que j'aurais pu prendre pour de la boue qui attend de sécher.

    Mais en y regardant de plus près, quand je cheminai jusqu'à la calandre, gris métallisé, il ne fit pas de doute que c'était du sang. Des gouttes de sang. Des traces sanguinolentes. Et puisque ma tête était à hauteur de la roue que la tôle avait avalée, un peu en avant, j'aperçus des fils, un écheveau textile, puis un autre, encore un autre. Des fibres de jean, me semblait-il, accrochées à la carcasse, de jean, pantalon ou blouson : impossible de savoir. Mais tout était clair et je priai pour qu'elle, ou lui, ne l'ait pas vu venir...

  • Addendum à "Barrès à Venise"

    Voici le tableau de Bœcklin, dont parle Barrès dans l'extrait d'Amori et Dolori Sacrum, peint en 1880 et exposé au Kunstmuseum de Bâle. L'écrivain est imprécis quant à son titre puisque cette œuvre s'intitule L'Île des Morts. 


     

     

    C'est d'ailleurs ce titre que retient Rachmaninov lorsqu'il compose en 1909 un poème symphonique inspiré du tableau de l'artiste allemand. Faute de ne pouvoir en programmer l'intégralité, voici les neuf premières minutes, par le Philadelphia Orchestra, sous la baguette du compositeur lui-même.