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10 mai 1981

  • (presque) un anniversaire

     

    10 mai 1981,mitterrand,hollande,mélancolie,politique

    Ainsi dura le souvenir précieux de l'élection de Mitterrand, en 1981, dont le profil informatique, apparaissant à l'écran fut, pour moi,  pendant longtemps, l'émotion télévisée la plus forte, la plus bouleversante, même au tamis de la désillusion et de la trahison, émotion d'un 10 mai se perpétuant toutes ces annés, puis s'effondrant, par je ne sais quel enchantement, pour laisser la place à ce matin du lendemain, alors qu'il pleuvait fort, et que sous le préau, les lycéens que nous étions, silencieux et ravis d'une victoire qui ne nous appartenait pas vraiment mais que nous faisions nôtre, essayaient de comprendre ce qui changeait vraiment, sceptiques ou incrédules, je ne puis le dire, heureux encore d'être de gauche, y voyant une signification qui allait progressivement se perdre, ce matin du 11 mai, toujours intacte cependant, 11 mai resté dès lors l'anniversaire d'un événement quittant son éclat institutionnel et nationalement collectif pour n'être plus qu'un souvenir personnel autour de personnes laissées depuis sur le bord de la route, sans regrets, sans larmes, sans amertume, parce que c'est la vie, parce qu'il existe des choses impossibles, parce que certaines sensations, certains sentiments se (re)vivent seul, de toute manière, se poursuivent dans l'intervalle du quotidien, comme l'inégalité du pavé vénitien, et qu'il n'est peut-être pas plus grande valeur pour certains moments que de ne pouvoir plus jamais en parler...

     

  • Requiem pour un non-anniversaire

    Que reste-t-il de ce moment, quand, à 20 heures, eut lieu l'épiphanie socialiste dont nous étions si émus ? Qu'en reste-t-il trente ans après ?  Rien ou presque. Sinon un détail amusant, que l'on trouve dans la vidéo qui suit. Cela arrive entre 0: 47 et 0: 50...


     

     

    L'annonce du résultat puis ces deux secondes de blanc à l'antenne, ce silence des thuriféraires du giscardisme désormais sur le départ (1), ce dont je me réjouissais, ce blanc qui était leur, je sens qu'il est désormais le mien.  Ce  blanc contemporain (si j'ose dire), c'est celui qui s'impose quand on entend discourir les rejetons de la Mitterrandie, élevés qu'ils ont été, dans l'arrogance et le mépris des classes laborieuses, en réalistes  et convertis zélés du nouvel ordre mondial. Ce blanc devenu mien est, plus généralement, cette trace mi-mélancolique, mi-cynique par laquelle on sait que l'on a abandonné sa part d'illusion politique. Ce blanc, c'est 2012,  la vraisemblable victoire de DSK (2), et il ne durera pas que deux secondes...

     

    (1)Ce qui était bien naïf, quand on sait ce que sont devenus sous tous les gouvernements depuis trente ans, et Elkabbach, et Mougeotte...

    (2)À moins que, comme savait le clamer Léon Zitrone, dans la dernière ligne droite, Sarkzy ne revienne du diable vauvert ! Mais c'est de peu d'importance...