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olivier forlani

  • De l'indécence...

    Ségolène Royal, que l'intelligence n'étouffe guère, et qui ignore, avec une souveraineté sidérante, la common decency, vient, dans l'épisode vaudevillesque des territoires charentais, d'ajouter une note supplémentaire au ridicule. On savait, depuis l'affaire des primaires socialistes, qu'elle était capable de toutes les manipulations. La plus grande d'entre elles consistait, défaite reconnue, à jouer la pauvre femme. Alors les larmes lui coulèrent, comme une de ces vierges magiques que la crédulité religieuse admire : battue, archi-battue, elle voulait alors que l'expression démocratique tournât à l'injustice majeure. Et pour cela, elle usa de ce subterfuge honteux de la féminité bafouée, de cet atour qui serait propre aux femmes : la sensibilité. Aux hommes la dureté impitoyable, aux femmes la délicatesse outragée. Peu importe que cela passât à la trappe la réalité historique et que ce fût une insulte aux femmes, si nombreuses, ne se reconnaissant pas dans ce stéréotype larmoyant. Il lui fallait bien cela pour masquer l'inanité de son discours.

    Ses 6 % socialistes n'ont pas entamé sa vanité ni son insolence. Battue dans le pré rose, elle a eu l'ambition du perchoir, montrant par là même qu'en certains milieux la défaite ne comptait pas, qu'elle n'était pas qu'anecdote. Hélas un médiocre charentais, de son camp, vient de lui faire mordre la poussière. Plus cruel : la compagne de son ex la poignarde dans le dos. Elle qui a tant magouillé pour maintenir sa médiocrité à flot se voit reléguer dans la charette des has been.

    Dès lors, comme à son habitude, il ne lui reste plus que la posture de l'indignation, et comme rien n'est pas jamais trop gros dans ce domaine, elle invoque non pas son statut politique mais sa situation particulière de mère. "Je demande le respect par rapport à une mère de famille dont les enfants entendent ce qui se dit..." déclare-t-elle le 14 juin. On cherche alors ce qu'il y a eu d'indécent dans les derniers jours, ce qui pourrait entacher l'honneur de la Vierge Marie-Ségolène. A-t-elle été attaquée dans ses mœurs, dans son honnêteté, dans son engagement ? On cherche et on ne trouve rien, sinon que le gueux Forlani a décidé de ne pas plier devant sa Majesté et que la nouvelle ne fait pas de cadeau à l'ancienne. Rien de quoi fouetter un chat, rien de quoi alarmer les féministes en chef ou les ligues de vertu...

    Rien qui puisse donner le droit d'invoquer la préservation des enfants, de leur honneur. Rien qui puisse nécessiter qu'ils soient préserver...

    surtout quand cette mère la vertu, moraliste et nombriliste, n'hésitait pas il y a vingt ans à faire la une de Paris-Match (quelle ironie...) à peine sa maternité accomplie...

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    En femme moderne, sans doute, efficace, les dents rayant le parquet, et ne se souciant guère du droit à l'image et à la discrétion d'un enfant qui, il est vrai, n'était pas capable de comprendre, instrument passif qu'il était, ce qu'il venait faire dans cette histoire.



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