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port d'armes

  • Tout est nickel

    On se frôle à peine, sinon on s'excuse aussitôt.

    On ne se regarde pas dans le métro. Les yeux restent dans le vague, pour ne pas déranger.

    On ne cherche pas à séduire. On reste dans sa ligne, dans son monde.

    On laisse le(s) billet(s) du pourboire sur le comptoir et le serveur attend que vous soyez parti pour le(s) récupérer. Par discrétion, par bienséance.

    On respecte scrupuleusement la file d'attente.

    On n'a pas un mot plus haut que l'autre au guichet même si l'employé répond à côté.

    Everything's OK ; He's a nice guy ; fine, fine... formules répétitives.


    Cette sociabilité sans intrusion, cette énergie consacrée à la relation sécurisée, au-delà de la présence policière et des caméras, de la peur de la loi et de la politique initiée par Rudolph Giuliani, tout cela devrait rassurer. Mais, justement, il y a comme un trop dans le contrôle, une puissance excessive de la fermeture. Tout débordement, si impensable, si impensé, ne peut être que torrentiel. Ils ne vous font pas peur, ils vous inquiètent et dans un coin de votre cerveau vous n'oubliez jamais que le second amendement leur permet d'avoir une arme.