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ritchie blackmore

  • Quand le pourpre vire au noir

    Il est bon ne pas demeurer dans l'enfance. Plus encore est-il important de ne pas rester un éternel adolescent. Cela n'empêche nullement que certaines annonces ramènent à une part de vous-même disparue (pas oubliée) sans qu'alors vous ayez la moindre peine, le moindre regret. Le temps est révolu, et justement parce qu'il est révolu, vous pouvez regarder le passé débarrassé de ses scories larmoyantes. Certes, vous sentez bien que vous avez vieilli mais, dans l'histoire, ce fait est très secondaire. Vous vous dites qu'il y a autre chose à garder. Ces annonces ne vous attristent  pas mais vous murmurent que vous trimballez avec vous une constellation de souvenirs, de sensations, de détails, qui, s'ils ne font pas votre quotidien, s'ils sont même à mille lieues de vos goûts présents, n'en sont pas moins des bornes de votre chemin.

    Par exemple, d'avoir découvert, à treize ans, que l'on pouvait faire du rock, fallait-il dire du hard, avec un clavier, qui jouait de l'orgue, formant avec le guitariste un duo magnifique. De ce guitariste, Ritchie Blackmore, vous n'en êtes jamais vraiment revenu, et pas seulement pour l'introduction de Smoke on the water. Il y a bien meilleur que lui, vous le savez, dans la pop, mais c'est comme Rory Gallagher, une affaire de style, un indicible étonnement dont vous avez en mémoire le frisson. L'organiste de Deep Purple, lui, s'appelait Jon Lord. Il est mort ce 16 juillet, et l'on pense alors que comme dans Pink Floyd, avec la disparition de Rick Wright, c'est le piano qui s'est tu en premier. Made in Japan reste un des sommets dans les albums live, enregistré en août 72 ; il aura quarante ans dans moins d'un mois et Lazy une démonstration de blues inattendue...  





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