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Le Guépard, éternel

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Lui, Delon, est Tancrède, neveu du Prince Salinas ; elle, la Cardinale, est Angelica, la fille du maire. Concession paradoxale, croit-on, de l'aristocratie à la roture dans l'époque de la poussée garibaldienne. Que Visconti en ait fait l'un des couples magiques du cinéma, peut-être même le plus beau, est essentiel. Ce n'est pas qu'un effet esthétique, un trompe l'œil gratuit mais un  révélateur du caractère souvent factice des "révolutions". Il nous enchante, et la scène du bal est un moment ultime par lequel le spectateur plonge dans l'illusion même de la passion amoureuse. Celui-ci est emporté dans le tourbillon de la danse. Ainsi le cinéaste nous aveugle-t-il magistralement sur ce qui est le fond même des transformations sociales dont les masses sont d'abord les victimes. C'est la phrase emblématique  du discours aristocratique dans le roman de Lampedusa, que le film reprend textuellement : «Si nous voulons que tout reste tel que c'est, il faut que tout change». Terrible leçon de l'Histoire.

 

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