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No one in the corridor

Tu réfléchissais à toutes ces pages écrites depuis quelques mois, à cette hygiène que tu voudrais télique, où se mélangent les formes, les pronoms, les lieux, les noms. Puzzles, rhizomes, mikados (et une fois les bâtons soustraits un à un, peut-être autre chose que la surface de la table une), Möbius, Klein, le vide sans cesse électrisé ? Et tu tombes (c'est le mot qui convient : certaines phrases sont des bornes invisibles sur lesquelles on vient se précipiter sans savoir (quoiqu'on les ait cherchées en arpentant tel territoire plutôt que tel autre) et le choc qu'elles entraînent est plus réel que la porte qui se ferme ou le fossé masqué par le taillis) sur l'épigraphe choisie par Claude Simon pour Histoire, un morceau de Rilke (oui, un morceau de Rilke tant l'écriture est tangible et on se dit : il est bien sensible, dans ces lignes, cet absent -vivant ou mort- qui me parle) : «Cela nous submerge. Nous l'organisons. Cela tombe en morceaux./Nous l'organisons de nouveau et tombons nous-mêmes en morceaux».

Écriture danaïde, peut-être, avec l'espoir, cependant, que, comme dans la théorie épicurienne du clinamen, une légère inclinaison -ici une déviation, et même un dévoiement- des textes assemblés donnent naissance à des masses, fassent des nœuds, nœuds qui ne soient pas les contractures du quotidien, mais comme les points d'appui dont se sert l'homme attaquant une paroi à mains nues.

Mais sache que le puzzle le plus précieux (et qui ne sort jamais de la mémoire) est celui dont il manque une pièce, dont il manquera toujours une pièce.

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