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En suspension

jours fériés, silence, travail

 

On écartait un peu plus les persiennes, déjà entrouvertes. Le fil du jour devenait un bandeau par lequel on voyait la place amnistiée de sa turbulence quotidienne. Il était presque neuf heures du matin. Les parents dormaient encore. Grasse matinée des jours fériés, quand rien n'était ouvert et qu'il fallait attendre le passant familial bravant l'heure de la sieste pour une promenade digestive. Les courants d'air n'embarquaient personne dans le centre ville. Les stores métalliques étaient tirés. Les boutiques avaient encore des allures de vieilles merceries et de jolis capharnaüms. Le ronflement d'une Simca 1000, lointaine, passant au rond-point, faisait penser à un avion.

Il y avait un air de religion : c'était pourtant le premier mai. Les seaux de muguet s'étaient vidés avant midi. Chacun avait offert son brin. Tout était semblable au balancier de l'horloge : égal, lent, serein. Le grand frère lisait Stendhal ; la petite sœur dessinait et toi, tu classais les fiches cartonnées de tes animaux sauvages en rêvant de Tarzan, du cri de Johnny Weismuller et du visage angélique de Maureen O'Sullivan.




Photo : Robert Doisneau

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