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Michael Nyman, illusion baroque

Avant de parler de Michael Nyman et d'écouter une de ses compositions, un mot de cinéma. Ce musicien est en effet indissociable des œuvres de Peter Greenaway, comme Hermann l'est de Hitchcock ou Badalamenti de Lynch. Il en épouse l'excentricité et le formalisme, avec un bonheur inégal (comme d'ailleurs l'œuvre cinématographique de Greenaway où quelques beautés cotoient des délires indigestes.)

L'une des ses plus belles réussites correspond d'ailleurs au film le élégant du réalisateur anglais, The draughtman's contract (que des distributeurs français ont stupidement traduit par Meurtre dans un jardin anglais), dans lequel se mélangent les prétentions esthétiques du héros et les intérêts masqués des commanditaires. C'est, et de très loin, son long métrage le plus subti.

Pompant joyeusement Henri Purcell en y joignant les effets parfois excessifs de la musique répétitive contemporaine, Michael Nyman offre une bande-son où le sérieux et la grâce côtoient des compositions plus sarcastiques. Il y a de la pompe, parfois à l'excès, mais c'est justement là tout le plaisir. Nyman ne cesse de faire des clins d'œil. Certains trouveront l'affaire un peu kitsch et somme toute postmoderne dans le goût d'une réutilisation parodique du passé. Soit : encore sont-ils peu à savoir le faire avec mesure et intelligence... 


 

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