Voilà que tout est dit, qu'on arrive trop tard, comme disait La Bruyère. Ou trop tôt, si l'on suit Lautréamont. Mais je crois que, pour l'heure, c'est vraiment trop tard. Radotage et ratiocination. Fabrication de babioles. Il n'y a plus d'artisanat, de paroles qui se forgent. C'est le règne de l'autocollant et de la formule. Trop tard, beaucoup trop tard. La syntaxe se défait, se dépouille et la longueur des phrases devient un péril, un risque d'isolement et d'incompréhension, quand il faut absolument se faire comprendre, être lisible, audible, traduisible, ce qui induit qu'on abolisse la frontière, qu'on abandonne sa langue, qu'on soit à la page. Point à la ligne. Monde pigiste, univers de brèves. Fin du bal, fermer le ban...