De tous celles et ceux qui avaient laissé leur empreinte en toi, tu pouvais dire : il/elle me reste, quand l'habitude, la langue commune, employait une forme impersonnelle. Il me reste des souvenirs, des traces, des photos, etc., etc., etc..
Mais tu avais tôt senti que ce dépassement du temps, de la perte, du silence, des rires et des pleurs ne pouvait se contenir dans un objet, dans une série extérieure que tu aurais pu dénombrer, classer et montrer.
C'était le chemin intérieur, l'itinéraire d'une mémoire à la fois intellectuelle et sensible, un composé alchimique de mots et d'impressions dont tu devais te nourrir, quoi qu'il en coûtât, avant de comprendre que telle était ta manière d'aimer la vie, avec ou sans eux.