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drifting petales

  • Ralph Towner, en pente douce...

    J'ai eu plusieurs fois l'occasion de rappeler tout ce que l'on doit à la galaxie ECM de Manfred Eicher et certains billets ont déjà rendu hommage à des figures majeures de ce label : Jarrett, Surman, Brahem ou Molvaer.

    L'un des plus curieux et discrets membres de cet aréopage de musiciens talentueux est un Américain qui navigue entre un jazz épuré, très cérébral et envoûtant, et un fonds classique renforcé par le choix de ne s'en tenir qu'à la guitare classique ou acoustique. Ralph Towner porte comme un anachronisme en lui, comme une nostalgie instrumentale nous ramenant en des siècles éteints (sans pourtant qu'il fasse, dans une veine très postmoderne, une reprise ironique ou décalée du passé). C'est lent et automnal. On rêve ou l'on médite ; on regarde en coin les nuages se tordre. Ralph Towner n'écrit pas pour le dehors. Il y a dans ses compositions un éternel écran sur le monde : la musique elle-même, en protection. La batterie et la contrebasse jouent un rôle essentiel : le rythme interne et la distorsion de ce à quoi on rêve, quand le rêve est, en certaines heures, une indispensable seconde nature.

    Sur le morceau qui suit, extrait de l'album Solstice, datant de 1975, il est accompagné de Jan Garbarek à la flûte et au sax, d'Eberhard Weber à la contrebasse, et de Jon Christensen, à la batterie. Autant dire : un quatuor d'enfer...