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schopenhauer

  • Porcupine Tree, dans le doute...

     

    Je ne sais pas ce qu'est un arbre à porcs-épics. Faut-il d'ailleurs savoir ce qu'est un porc-épic, sinon que l'animal apparaît dans un écrit du terrible Schopenhauer, dans ses Aphorismes sur la sagesse dans la vie :

    « Par une froide journée d’hiver un troupeau de porcs-épics s’était mis en groupe serré pour se garantir mutuellement contre la gelée par leur propre chaleur. Mais tout aussitôt ils ressentirent les atteintes de leurs piquants, ce qui les fit s’écarter les uns des autres. Quand le besoin de se réchauffer les eut rapprochés de nouveau, le même inconvénient se renouvela, de sorte qu’ils étaient ballottés de çà et de là entre les deux maux jusqu’à ce qu’ils eussent fini par trouver une distance moyenne qui leur rendît la situation supportable. Ainsi, le besoin de société, né du vide et de la monotonie de leur vie intérieure, pousse les hommes les uns vers les autres ; mais leurs nombreuses manières d’être antipathiques et leurs insupportables défauts les dispersent de nouveau. La distance moyenne qu’ils finissent par découvrir et à laquelle la vie en commun devient possible, c’est la politesse et les belles manières. En Angleterre on crie à celui qui ne se tient pas à cette distance : Keep your distance ! Par ce moyen le besoin de se réchauffer n’est, à la vérité, satisfait qu’à moitié, mais, en revanche, on ne ressent pas la blessure des piquants. Cependant celui qui possède assez de chaleur intérieure propre préfère rester en dehors de la société pour ne pas éprouver de désagréments, ni en causer. » 

    Ainsi ne sommes-nous jamais ni très proches, ni très lointains. Mais peut-être faut-il considérer les choses à  l'envers. Jamais assez proches, jamais assez lointains. Telle est la terrible vérité de ce qui nous échappe : une brusque émotion brownienne dont nous ne savons que faire, un mélange fracassant de bruit et de mélodie, avant que tout ne se disperse.

    Nous sommes , irrésolus.