Ce sera ainsi, toujours ainsi, désormais. On te l'aura dit et répété : qu'il n'y a pas de sort qui te soit réservé, qu'il en va de ton destin, et ton destin, c'est toi. Tu auras eu le choix d'en être, ou pas. Ce sera à la convenance de ton désir. Désir de souffrir (pour y parvenir), de t'amender (pour qu'on te reprenne quand tu auras déplu ou désobéi), d'exulter (quand tu seras parvenu à ce qu'on t'avait promis, et dont tu ne savais en quoi cette promesse consistait -sa consistance, justement-). Et quand tu auras des doutes, parce que les nœuds de tes boyaux seront bien plus incendiaires que celui de ta cravate, t'empêchant de respirer autre chose que la fureur du chronomètre, il y aura toujours quelqu'un pour te dire, à la sortie du bureau, dans le dédale des couloirs métro(nomiques), habité du désir d'enfin revenir chez toi : regarde comme c'est magnifique, ce graffiti. Ici, on peut écrire ce qu'on veut. La preuve qu'on est libres...
Photo : Micha Bar Am, San Francisco, 1976