Souviens-toi ce qu'il y avait d'ivresse, sur la balançoire, à soulever le monde (ainsi s'en détacher, poids mort...), et d'avoir le ventre retourné d'une presque nausée dans l'instant où tu redescendais vers le sol... Bonheur de printemps, ou d'été... Mais beaux ennuis, aussi, quand tu t'asseyais sur la planche, des heures entières, à ne savoir où donner de ton cœur, pas encore adulte, et dont tu voudrais retrouver, parfois (jamais très longtemps, tu sais que c'est vain), la source, maintenant que tu vois les deux cordes attachées à la structure métallique, dans le jardin un peu éteint de la maison natale que tu viens de vendre...
Photo : Sabrina Biancuzzi, Captures de rêves 9