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zemmour

  • Les collabos

     

    La misère terrible que représente le massacre de Charlie Hebdo : douleur humaine, désarroi émotionnel, effroi moral et colère politique, tout cela ne doit pas empêcher de regarder certaines réalités en face. Le chagrin n'est pas, ne peut pas être une façon d'être ou de penser.

    La disparition des dessinateurs du journal satirique n'est malheureusement qu'un élément de plus dans le désordre qui s'installe, et surtout : ces morts n'auront pas été sauvés par les politiques qui prétendent leur rendre hommage. Mais, au moins, cela a le mérite de clarifier certaines ambiguïtés.

    Je n'ai pas participé à la minute de silence demandée par le tartuffe élyséen. Non que je n'aie pas eu une pensée pour les disparus, mais je n'obéis pas aux injonctions des collabos, et la gauche française, à commencer par son leader charismatique, est une belle bande de collabos.

    Il est en effet abject de ne pas avoir entendu à une seule reprise, dans son intervention prétendument solennelle, le pitre kafkaïen parler de l'islamisme, de ne pas l'avoir à un seul moment, poser l'équation de la culture occidentale face à l'obscurantisme venu d'Orient. Pire, il venait de recevoir les représentants des cultes, et parmi eux le misérable Dalil Boubakeur, président du CFCM, et recteur de la Mosquée de Paris.

    Ce Dalil Boubakeur qui, avec l'UOIF, avait porté plainte contre Charlie Hebdo, au moment des caricatures, ce guignol qui agite le chiffon de l'islamophobie quand il se refuse à soutenir la libre expression française. Il est l'autorité qui n'a pas dit non aux terroristes. On ne transige pas avec la terreur, sauf si, dans le fond, on ne la condamne pas vraiment.

    C'est donc ce diabolique personnage qui reste en odeur de sainteté dans les milieux de la gauche maçonnique, laquelle n'a au fond qu'un ennemi : les catholiques, qui, paraît-il, menaçaient la République pendant les manifs anti-mariage pour tous.

    Il n'a pas lieu de s'en étonner. Depuis 1989 et la défausse de Jospin (vous savez, le nouveau sage du Conseil Constitutionnel) sur l'affaire du voile, la gauche est complice de l'islamisme rampant, du salafisme des quartiers et du discours toxique réduisant la Nation à une sorte de supermarché des différences. N'oublions jamais que Valls a d'abord défini Merah comme un enfant perdu de la République : la formule est tellement immonde qu'elle dépasse l'entendement.

    Hier, en entendant ces bonnes âmes de gauche faire, encore et encore, l'autruche, comme des collabos malins, j'ai pleuré, parce que j'ai eu l'impression que l'on tuait Cabu et les autres une deuxième fois. Ils continuaient dans leur logorrhée du vivre ensemble qui n'est qu'une forme dissimulée de la renonciation.

    Mais c'était hier, et aujourd'hui, ce fut encore pire. Le grand raoût républicain de dimanche permettra à Dalil Boubakeur et à ses complices de se refaire une virginité. Ils seront tous là, soumis, bêlant, immondes. Tous, sauf le FN, puisque, s'il faut les croire, le danger, c'est la grande blonde. N'est-ce pas magnifique ? Ces trois dernières années, pas un crime dans les rangs d'un parti à qui on demande toujours des comptes, pendant que les instances musulmanes se dédouanent d'un délitement dont ils sont les complices. Peu importe : leur cible, c'est Zemmour, Houellebecq, Le Pen. Le déni de la réalité prend de telles proportions qu'il y a de quoi devenir fou, parce que s'ils pensent vraiment ce qu'ils disent, il serait urgent d'emprisonner les deux premiers et d'interdire le parti de la troisième.

    Au moins, les choses sont claires : nous connaissons l'ennemi. Nous n'avons plus qu'à prendre nos responsabilités politiques...

  • L'insuffisance de gauche

    L'affaire Zemmour est singulière, parce qu'elle place un homme, un homme seul, par le seul fait de son accession médiatique à un statut inouï, mais contraire aux intérêts mondialistes et libéraux, comme le pivot de la pensée politique française. 

    Inouï donc mais inacceptable, puisque depuis quelques semaines la pourriture gauchiste, dont une partie vit aux crochets de la République par le biais des associations, dont une autre partie, dirigeante (à commencer par Désir ou Cambadélis), a un casier judiciaire, a choisi de se faire Zemmour, de le traiter non pas comme un pestiféré mais comme la peste même. Ils ne vont pas jusqu'au bout de leur logique délirante parce qu'il est juif et que cela les empêche de le traiter de néo-nazi ou quasi (1)

    Laissons de côté la question de l'éviction de I-télé et les demandes préalables de certaines officines cancéreuses, qui servent de relais aux socialistes, pour qu'il en fût ainsi. Tenons-nous en seulement à l'incroyable ; et l'incroyable est surtout que Zemmour soit l'alpha et l'oméga de la pensée socialo-libérale, son obsession, son point de Godwin, sa force fédératrice en incarnation absolue du mal. Que l'on puisse comparer Le Suicide français à Mein Kampf en dit plus long sur l'effondrement de la pensée de gauche que sur l'ouvrage de Zemmour lui-même. 

    Et c'est sur ce plan que la situation agit comme un révélateur. Que Zemmour soit un opportuniste (j'en doute : il y a une constance idéologique chez lui, et notamment le fait qu'il ait depuis toujours combattu le projet européen), pourquoi pas ? Mais l'argument n'a aucune valeur. La question n'est pas que le polémiste soit de mauvaise foi ou qu'il pense tout ce qu'il dit, puisque de toute manière sa prise de parole est considérée en tant qu'elle pose sur la place publique un discours jugé abject, nauséabond, raciste, islamophobe, machiste, réactionnaire, régressif, voire délirant.

    Si Zemmour est tout cela (et acceptons-en la réalité) il est fort surprenant que nul n'ait réussi à le contrer, que ses détracteurs aient eu recours à des détours terrifiants de bêtise, à la manière de Léa Salamé, qui lui reproche d'être trop français, trop goy, ou d'Anne-Elisabeth Lemoine qui se demande ce que doit être la vie de madame Zemmour. Si Zemmour est si aberrant, comment se fait-il que la raison pure de l'orthodoxie libérale ne lui ait pas clouée le bec, que les grands prêtres du social-libertaire ne l'aient pas crucifié par une dialectique imparable ! Or, rien de tout cela. Ce que nous avons pu observer depuis des semaines, des mois, et d'aucuns diront des années, c'est l'échec, sur le plan idéologique, à contrer Zemmour. Et pourquoi ?

    Parce que le mensonge et la traîtrise érigés en règle d'or de la gouvernance (2) sont des modes politiques dont peuvent s'accommoder les gens en période de prospérité et dans un cadre sécurisant. Il en va tout autrement quand les gens, le commun, le pecus vivent de plus en plus difficilement une situation où se mêlent appauvrissement économique, désarroi social et dévalorisation culturelle. Dit ainsi, l'affaire sonne misérabiliste, et presque caricaturale. C'est bien de cette manière que le pouvoir social-libéral l'entend d'ailleurs, puisque, selon ses vues, le salut futur tient à la libération des énergies, à la stimulation des envies, et autres macroneries dont on décrypte aisément les sens cachés : libéralisation, dérégulation, privatisation. En somme : américanisation à tout va, pour des collabos de l'ordre mondialisé défini par la Trilatérale. Ce qui signifie aussi : communautarisme, différentialisme indexé sur le potentiel du ciblage consumériste, droit de l'individu extensible ad nauseam, parce que cela nourrit fort bien la judiciarisation de l'existence et qu'il y a alors du fric à faire.

    L'écueil de Zemmour, pour le pouvoir, n'est pas, contrairement à ce qu'il prétend, sa critique de l'islam et de l'immigration incontrôlée (laquelle est nécessairement incontrôlée pour faciliter le dumping social et le démantèlement de tous les systèmes de protection), mais le fait que le polémiste en revient au social quand les laquais socialistes masquent leur conversion à l'ordre ultra-libéral derrière l'alibi du sociétal. Ce n'est pas seulement une variation sémantique mais l'affaire relève d'une transformation des objectifs politiques, et cela au détriment des plus fragiles (sauf à leur distribuer des miettes, de manière locale, pour s'assurer une réserve électorale (4).

    De fait, les pauvres l'ont bien cherché, et le peuple français, enraciné dans une histoire qui croise essentiellement un passé chrétien, plus particulièrement. Mais, dans cette perspective, on comprend aussi que le discours sous-jacent (quoique très repérable) de Zemmour se structure autour d'une lutte sans merci avec l'ordre imposé depuis l'après-guerre par les missionnaires libéraux d'une Europe servile. L'enjeu est de taille et le basculement d'une partie de plus en plus grande de l'opinion vers l'euro-scepticisme n'est pas pour rien dans la chasse au Zemmour. Lequel est ainsi bien plus dangereux que Marine Le Pen, puisqu'il ne cherche pas à gagner des voix, à bâtir un parti, à fédérer la contestation.

    Il est de facto une contestation sans retenue. Le communautarisme musulman, la montée de l'islamisme, le lobby gay chic, le libertarisme gauchiste, la haine de la nation, la marchandisation des corps (avec la PMA et la GPA), la haine délirante du catholicisme, la délinquance folle des banlieues : il peut tout dire. Il n'a rien à cacher. Il n'a rien à gagner (3)

    Or, sur tous ces points, les réfutations sont pauvres. Elles se cantonnent à l'invective moraliste, à la pensée offusquée, au rappel à l'ordre des bons sentiments. Encore n'est-ce plus le cas. Cela ne suffisait pas. L'ennemi a donc chevauché l'attelage de la terreur, s'est dévoilé dans une pratique que Carl Schmitt n'aurait pas désavouée de la violence symbolique et le naturel est revenu au galop. On ne dira jamais assez combien les chantres gauchistes savent pour imposer leur califat libertaire user des armes politiques forgées par des théoriciens que l'on classe habituellement très à droite.

    Le procès en sorcellerie fait à Zemmour n'est pas un hasard. Il n'est pas lié aux circonstances. Il résulte d'une des constantes de la gauche depuis qu'elle s'est arrogé le droit de la morale comme arme destructrice. Les apprentis staliniens, les maoistes, les ultras de la gauche radicale reconvertis au libéralisme pur sucre n'ont pas oublié les moyens de discriminer, de vilipender, d'insulter, de terroriser. Cette engeance n'a pas oublié les leçons d'un temps où Sartre faisait la pluie et le beau temps. 

    Mais ils sont tellement idiots qu'ils n'ont pas vu que les temps ont changé et qu'une partie de ceux qu'ils méprisent, plutôt que laisser passer l'orage, ou d'intégrer un sentiment d'infériorité historique, a décidé d'en découdre. Puisque l'idéologie est aussi vieux que l'inconscient, comme le disait Althusser, ils ont choisi d'aller sur ce terrain. Ce que Zemmour représente, d'une manière encore très indécise et flottante, mais il n'est pas le seul, c'est l'émergence d'une véritable pensée alternative à l'ordre social-libéral. En voulant l'exécuter en place publique, les imbéciles de gauche n'ont pas seulement donné au polémiste une position avantageuse (mais de cela, on s'en fiche. Zemmour, en tant que personne, n'a aucune importance) ; ils ont légitimé le reproche qu'il faisait d'une terreur politico-culturelle dont il dit lui-même d'ailleurs qu'elle œuvre au suicide français.

    L'année 2015 sera désastreuse pour le pouvoir. Non seulement il est nul, mais il est dangereux pour le pays et son identité. Il voudrait qu'on ne le voie pas, qu'on n'en sache rien, quand chaque jour qui passe nous montre le contraire. Pitre kafkaïen, le Président reçoit des Français pour être en phase, comme le faisait il y a quarante ans un grand échalas qui croyait descendre de Louis XV. Zemmour parle de décadence et on lui dit que cette antienne est vieille comme le monde. Sans doute. Mais l'appréciation reprend de la valeur quand la dite décadence est à ce point incarnée au sommet de l'État et dans ses relais politiques, médiatiques et culturels, au point que le torchon de Libération commence déjà son travail putassier pour inciter à voter Juppé au cas où.

     

     

    (1)sauf Attali, qui ose tout, mais on sait depuis Audiard qu'ils osent tout, "c'est même à ça qu'on les reconnaît".

    (2)Il faut absolument lire l'ouvrage de Deneault, Gouvernance : le management totalitaire, Lux, 2013

    (3)Sauf les droits d'auteur de son livre, diront les grincheux. Au moins l'a-t-il écrit, et en trois ans. Il ne risque pas comme Attali de se faire attaquer pour plagiat. 

    (4)Mais la ficelle est devenue trop grosse et la mafia rose en paie aujourd'hui le prix. La montée du FN dans le Nord-Pas-de-Calais s'explique d'abord par cette réaction devant l'accumulation des prébendes et l'incurie de ceux qui se croyaient tout permis.