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Ce vice impuni : la lecture - Page 5

  • notule 05

    Il ne s'agit pas de raconter les livres, d'en dévoiler la matière, les tenants et les aboutissants mais de les faire connaître, sans chercher un classement cohérent, sans vouloir se justifier. Simplement de partager ce «vice impuni» qu'est la lecture.

    La littérature dite de voyage peut s'avérer ennuyeuse. Il faut savoir y développer, c'est selon, l'art du long cours ou celui du détail. Elle peut concerner le lointain et le proche, l'inconnu et le connu, tant ce qui importe tient peut-être moins dans l'objet que dans la manière (mais n'est-ce pas là le fond de l'écriture)

    1-Parmi toute la vague qui parcourut le XIXe dans sa tentation de l'Orient, Nerval est celui qui a su le mieux allier l'attrait du pays nouveau avec ses propres interrogations (que l'on retrouve d'ailleurs en lisant ses Chimères, bijou d'hermétisme)

    Gérard de Nerval, Le Voyage en Orient (1851)

    2-Pour comprendre ce que fut le cosmopolitisme intelligent, à mille lieues des imageries actuelles, dans l'exigence poétique d'un dandy, A.O. Barnabooth, double (quoique...) de l'écrivain magnifique qu'est Valery Larbaud.

    Valery Larbaud, Les Poésies de A.O. Barnabooth. (1913)

    3-Si de Miller, on a lu les pavés érotiques pas toujours très réussis, on se reposera en se plongeant dans son odyssée en Grèce, pour découvrir un auteur pas si américain que cela.

    Henri Miller, Le Colosse de Maroussi. (1941, en français, 1958)

    4-Quand l'esprit allemand capte la folie de la lande.

    Heinrich Böll, Journal irlandais. (1957, en français 1969)

    5-Rome, par le menu, par le détail : poétique, érudit, prosaïque, humain.

    Marco Lodoli, Îles : guide vagabond de Rome. (2008, en français 2009)

     

  • notule 04

    Il ne s'agit pas de raconter les livres, d'en dévoiler la matière, les tenants et les aboutissants mais de les faire connaître, sans chercher un classement cohérent, sans vouloir se justifier. Simplement de partager ce «vice impuni» qu'est la lecture.

     

    Cinq bizarreries, inénarrables, à divers titres :


    1-Alfred Jarry, Gestes et opinions du docteur Faustroll, docteur en Pataphysique. (posthume, 1911)

    2-Julio Cortázar, Marelles. (1960, en français 1980)

    3-Raymond Roussel, Locus solus. (1914)

    4-Mark Z. Danielewski, La Maison des feuilles. (1999, en français, 2002)

    5-Thomas Pynchon, L'Arc-en-ciel de la gravité. (1973, en français 1975, repris en 1988)

     

  • notule 03

    Il ne s'agit pas de raconter les livres, d'en dévoiler la matière, les tenants et les aboutissants mais de les faire connaître, sans chercher un classement cohérent, sans vouloir se justifier. Simplement de partager ce «vice impuni» qu'est la lecture.

     

    1-Un homme, un écrivain, se retrouve seul, femme et enfant partis, dans un petit village corse. Et ce qui n'aurait dû être qu'un intermède se métamorphose progressivement en une interrogation profonde sur soi.

    Henri Thomas, Le Promontoire (1961)

     

    2-La vie de Sheila et Paul, pris dans leurs histoires de famille et d'héritage. Une construction sous forme de dialogues décousus et virtuoses qui donnent le rendu du flot des voix.

    William Gaddis, Gothique Charpentier (1985, en français 2006)


    3-Depuis 35 ans Hanta s'occupe de compresser des livres qu'il faut détruire jusqu'au jour où il découvre qu'une machine bien plus puissante doit prendre sa place. Une parabole magnifique autour de la destruction des livres dans un monde qui a choisi d'en finir avec la culture.

    Bohumil Hrabal, Une trop bruyante solitude (1977, en français 1983)


    4-La peinture du siècle, entre 1914 et 1991, avec une amitié franco-allemande (Hans, Max, Lilstein...), sur fond d'espionnage. Une construction très élaborée. Remarquable et profond.

    Hédi Kaddour, Waltenberg (2005)


    5-Au Caire, une association de voleurs décide de faire chuter un promoteur véreux... Mais écrire cela est ridicule, tant c'est la langue et l'univers ironiques de Cossery qui sont mis en scène. Il faut lire Cossery, comme Cohen ou Dostoïevski. Rien de moins.

    Albert Cossery, Les Couleurs de l'infamie (1999)

     

  • Notule 02

    Il ne s'agit pas de raconter les livres, d'en dévoiler la matière, les tenants et les aboutissants mais de les faire connaître, sans chercher un classement cohérent, sans vouloir se justifier. Simplement de partager ce «vice impuni» qu'est la lecture.


    1-Un roman d'humour noir autour de trois personnages, Laface, Un-Tantinet et Echalote qui veulent faire de l'argent dans le commerce de la mort : les masques mortuaires, les cérémonies.

    Akiyuki Nosada, Les Embaumeurs (1967, en français 2001)

    2-La Corrèze. Le village de Siom. La lente disparition d'un univers millénaire, loin du misérabilisme et des clichés de la littérature régionaliste, dans une langue excessive débordante comme on en a perdu l'habitude en ces temps minimalistes.

    Richard Millet, La Gloire des Pythre, 1995

    3-Comment naît l'indifférence au monde, comment se creuse l'impensable oubli de soi et des autres. Livre proprement terrifiant dans sa maîtrise stylistique et dans le regard que l'écrivain porte sur l'univers qui l'entoure.

    Georges Perec, L'Homme qui dort, 1967

    4-En leur absence, des enfants prennent possession de la propriété des parents. Ecriture métaphorique et baroque de la réalité chilienne sous Pinochet. Ou comment s'instaure la barbarie...

    José Donoso, Casa de campo (1978, en français 1980)

    5-Fresque sur la décomposition de l'empire austro-hongrois, par le biais d'une famille, les von Trotta, comme un prélude à ce que Roth, qui finira par se suicider, voit dans l'Allemagne où se déploie le nazisme.

    Joseph Roth, La Marche de Radetsky, (1932, en français 1982)

     

  • Notule 01

    Il ne s'agit pas de raconter les livres, d'en dévoiler la matière, les tenants et les aboutissants mais de les faire connaître, sans chercher un classement cohérent, sans vouloir se justifier. Simplement de partager ce «vice impuni» qu'est la lecture.


    1-Une jeune femme envie la beauté de sa sœur et lorsque celle-ci tombe enceinte et que son corps est altéré par cet événement, son espoir tombe dans le désenchantement. Court roman pour entrer dans l'univers de l'inquiétante étrangeté caractéristique de cet auteur japonais.

    Yoko Ogawa, La Grossesse (1991, en français, 1997)

    2-Le fleuve comme fil conducteur de ce livre inclassable, où se mélange détails et réflexions, rêveries et gravité. Texte sur la seule Europe à laquelle nous devrions nous attacher : celle d'une histoire à méditer et d'une culture à connaître, pour en préserver l'essentiel face au chaos.

    Claudio Magris, Danube (1986, en français 1988)

    3-L'écrivain raconte la tragédie de sa mère et, à travers elle, celle d'une génération allemande confrontée à l'impossible de sa condition historique. Sans pathos, sans effet, dans une écriture implacable à même de rendre hommage à ceux pour lesquels tout était déjà joué.

    Peter Handke, Le Malheur indifférent (1972, en français 1977)

    4-Elle n'est que servante. Elle n'est rien. Mais admire profondément l'artiste qu'elle sert, jusqu'à être capable d'un sacrifice inattendu. Un sens de la distance dans la narration qui donne à ce bref roman une puissance admirable.

    Michèle Desbordes, La Demande (1999)

    5-Vingt pages, pas plus, pour oublier les virtuosités faciles des autre œuvres d'Échenoz. Un homme et son fils face à la seconde disparition de la mère.

    Jean Échenoz, L'Occupation des sols (1988)