festival
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Ferré, comme au cinéma
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Un détour chez Hoffnung
Je ne saurais en trouver la raison mais force est de constater que l'on ne rit pas en musique et que dans le domaine classique on ne trouvera guère de compositions susceptibles de provoquer une certaine hilarité. Reconnaissons toutefois que la détente des zygomatiques n'est pas en soi une obligation. À croire que le classique ait conservé de sa filiation religieuse une sévérité ou contemplative ou tragique. Il y a certes le Pumps and circumstances d'Elgar ou La Marche pour la cérémonie des Turcs de Lully pour me réjouir. Cela fait peu (je laisse de côté le Casse-Noisette de Tchaïkovsky dont les passages les plus ridicules me font franchement rire : le Russe n'avait sans doute pas l'objectif qu'il en soit ainsi). Reste alors la dimension parodique ou le pastiche, à la manière d'un Michael Nyman. Ou bien l'esprit qu'insuffla, dans les années 50, Gerard Hoffnung, lorsqu'il organisa son Festival au Royal Festival Hall de Londres. On y joua des œuvres délirantes : Grande, Grande ouverture, op. 57, de Malcolm Arnold pour 3 aspirateurs, 1 machine à cirer, 4 fusils et orchestre (dédiée au président américain Hoover), un Concerto pour tuyau d'arrosage et cordes. Musicien lui-même, Hoffnung ne considérait pas qu'il participât à une entreprise de désacralisation. Il s'agissait avant tout de jouer (avec) les œuvres. Cette attitude n'avait rien à voir avec une quelconque envie de piétiner Beethoven ou Mozart, car l'esprit en apparence potache et le goût de la dérision supposaient une connaissance indéniable des œuvres. Rien à voir avec le mépris anti-intellectuel qui règne aujourd'hui.
C'est donc sur une note légèrement farcesque qu'Off-shore reprend ses quartiers.