usual suspects

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

éric zemmour

  • Houellebecq, la faillite

    Les gauchos communautaristes et autres penseurs de Terra Nova, sans parler des humanistes à la petite semaine, n'ont vraiment pas de chance. On ne leur accorde aucun répit. La purulence s'étale et ils ne savent pas comment la stopper. Leur dernière affaire n'est pas de la moindre importance : il s'agit du livre de Houellebecq. Sinistre Houellebecq. Une sorte de Zemmour (1) mais en plus problématique. Il faut entendre l'idiote Nelly Kapriélan, des Inrocks, faire des contorsions de constipée afin de sauver le romancier pour comprendre que le terrain est miné.

    Il est vrai qu'avec Zemmour, l'histoire est plus simple. Outre que l'énergumène ferraille contre tous depuis longtemps, qu'il ne mâche pas ses mots sur les dérives communautaristes et la couardise des politiques, il s'en tient au strict cadre de la réflexion sociale et culturelle. Il argumente, comme on dirait dans les IUFM. À tort ou à raison. Il appartient à une ligne de pensée nationaliste, d'aucuns diront réactionnaires, et son style est celui de la plume polémique, une tradition très française que les imbéciles qui lui crachent  ou veulent ignorer, ou  veulent éteindre, ce qui est terrible, par un terrorisme intellectuel que mon demi-siècle d'existence n'avait encore jamais vu porter à ce point. Dans le fond, Zemmour est un sale con barrésien, voire un maurrassien pour certains (2). On peut vite le cataloguer ainsi et c'est bien aisé : cela permet de promouvoir les bien pensants en cour, d'Askolovitch à Fourrest...

    Mais Houellebecq ? Avant d'y venir, on fera un petit détour par une autre plume française, et non des moindres (3) : Richard Millet. En voilà un qu'on a voulu faire taire. Son livre sur Brejvik n'avait pas grand intérêt mais il a eu le droit aux crocs des chiens de garde, à commencer par la pitoyable Annie Ernaux, dont le style de collégienne et les récits égocentrés sont des plus belles preuves de l'effondrement littéraire hexagonal (4). En fait, et nonobstant le rôle dans lequel il s'est ensuite complu, Richard Millet avait une tare quasi génétique dans son art, et double même : il ne cherchait pas à faire moderne dans le style, et ses plus grandes œuvres renvoyaient à un univers perdu, dépeint sans nostalgie, avec toute la dureté nécessaire, mais aussi avec toute l'épaisseur du temps et des lieux, dans un souci (parce qu'il y avait effectivement souci, pour lui) de garder vivant ce qu'une postmodernité regarde comme ridicule, sale, abject, dépassé. Richard Millet est un anachronisme et il est traité comme tel. Il était donc facile, ou disons : assez cohérent, de le mettre au ban de la littérature, laquelle littérature devenait alors une bureaucratie liberticide et les écrivains qui ont suivi Ernaux des délateurs confus et obscènes...

    Seulement Houellebecq, ce n'est pas cela. Hélas non. Pour se faire une idée de l'écrivain, il faut revenir en 1993, quand il publie Extension du domaine de la lutte. Il est alors inconnu. Une mienne connaissance d'alors me recommande vivement ce petit roman. Le style en est quelconque, presque creux. On s'y ennuierait, d'une certaine manière, si l'on voulait chercher une musique, un phrasé. Rien de tout cela. En revanche, alors que les germanopratins et les nombrilistes de tous poils nous racontent par le menu leur vie d'auto-fiction, Houellebecq tranche dans le vif d'une réalité que l'univers littéraire refuse de voir alors (sinon chez un auteur comme François Bon), de même que les politiques, qui commencent leur belle désynchronisation avec le temps des quidams que nous sommes (5). Houellebecq, lui, cerne le cadre moyen, l'invisible, le banal. Il n'a même pas besoin de descendre dans les sentiers du lumpenprolétariat, à la manière d'un Jack London, pour cerner l'effondrement social, culturel et politique d'un territoire épuisé dans un siècle qui s'enfuit. Il a à peine besoin de romancer ce que sont l'ennui au travail, la récurrence des banalités, la porosité du professionnel dans l'intime. Cette extension du domaine de la lutte se concrétise justement dans ce prolongement infini, dans cette traque perpétuelle de la performance et dans le désordre engendré par l'impossibilité du héros à être entièrement dont la comptabilité privée serait à la hauteur de sa prétention sociale (6). Autant dire que la noirceur du roman est extrême, sans jamais tomber dans la caricature. 

    Ce sont les mêmes méthodes, certains se moqueront en disant que ce sont les mêmes ficelles, qui serviront à la suite de son entreprise romanesque dont le très décapant Plateforme, dans lequel l'auteur exporte, si l'on peut dire, le malaise occidental dans des terres exotiques. Mais peu importe le lieu, au fond, puisqu'il y a le rouleau compresseur d'une uniformisation à la fois déshumanisante, mercantile et épuisante. Dans La Carte et le Territoire, le jeu et les clins d'œil, la dimension un peu perecquienne de la trame n'enlèvent rien à la mélancolie quasi abyssale des existences contemporaines amenées à un point de vulnérabilté à force de s'imaginer dans la toute puissance. 

    Jusqu'alors Houellebecq est donc une sorte d'historiographe de l'occidental fin de siècle, lequel se promène entre narcissisme et effondrement, entre fuite en avant et recherche assez dérisoire de sa volonté d'agir, sur les autres et pour soi. Houellebecq participe donc, bon gré, mal gré, d'une critique du modèle occidental alimenté par ses folies usurpatrices et sa déraison de Prométhée bas de gamme. Quelles que soient ses outrances, il peut entrer dans les cases d'un mouvement contestataire qui ne sent pas la naphtaline du passé, qui ne pleurniche pas sur une ruralité merveilleuse, et autres sornettes que les penseurs de gauche au pouvoir (médiatique) aiment démolir sans nuance. 

    Dès lors, les voilà bien embarrassés devant le dernier opus de l'animal. Pour faire passer la pilule, il est temps de ressortir la filiation avec Huysmans, de peindre un Houellebecq hanté. Il est nécessaire de prendre ses distances.

    Quitte à cracher sur la littérature, à ne pas s'étonner que l'auteur vienne s'expliquer, qu'il assure qu'il n'y a pas de provocation envers les musulmans (7). On sent bien la gêne et la quadrature du cercle derrière : comment faire le procès d'un écrivain sans passer pour des staliniens ? Comment mettre en demeure la fiction de se taire quand la fiction déplaît aux islamo-gauchistes qui, depuis quarante ans, font la pluie et le beau temps, alors même que l'auteur fut, un temps, en odeur de sainteté ? Comment se plier à une demande larvée de censure, d'étouffement et de bannissement, sans que cela passe pour une reprise, à un autre niveau, de l'affaire Zemmour ?

    La vérité est cruelle et les masques tombent. Il s'avère de plus en plus que l'aune de toute discussion politique mais aussi philosophique, ou culturelle, ou littéraire désormais, c'est l'islam. Ce n'est plus un sujet, mais un tabou, et comme tout tabou, c'est lui qui dicte sa loi. Et à ce sinistre jeu-là, Houellebecq finit par être pire que ses opposants. Le livre n'est pas encore sorti qu'il précise qu'il n'y a chez lui aucune provocation, comme le risque était trop grand et qu'il fallait illico presto remiser la littérature au rang des colifichets, des bibelots sans importance. Il n'a de cesse que de s'expliquer, comme si la littérature qu'il offre, comme si la fiction qu'il bâtit, toute cette œuvre n'était qu'une mascarade, un sujet de polémique pour faire vendre. Il s'explique dans les journaux, il va aller aux 20 heures de France 2. Pas encore lu une ligne de son nouvel opus, mais pour ce qui est de la soumission, aucun doute : il est prêt pour 2022.

     

    (1)Il n'aura pas fallu attendre longtemps pour que le parallèle soit fait et c'est un imam de Bordeaux, la ville du si consensuel Juppé, le futur candidat de la gauche en 2017, qui s'y colle. "Le livre de Houellebecq, c'est celui de Zemmour en plus soft". Voilà qui est un jugement d'une grande intelligence. Confondre un roman et un essai, dénigrer le "scénario invraisemblable" du premier, assimiler la trajectoire de l'écrivain et du polémiste, les mettre dans le même sac, c'est de l'amalgame de première grandeur. Il est vrai qu'en matière de liberté d'expression nous avons beaucoup à apprendre des pays musulmans...

    (2)Le détour par Maurras est absurde, parce que la place du religieux pour chacun des deux est à l'opposé. Lire de tels raccourcis en dit long sur la culture journalistique

    (3)Même si ses derniers livres de fiction ont perdu de leur grandeur. Il écrit trop.

    (4)Pire, il y a Angot, sans doute, mais à ce niveau, on touche au sublime, comme aurait dit Marguerite Duras...

    (5)Souvenons-nous : Mitterrand joue les Sphinx, Balladur se prend pour Louis XIV et Chirac dit oui à Maastricht par pur calcul politicien. C'est le triomphe des Attali, Minc et Lévy, quoi qu'ils disent. Le bonheur, quoi...

    (6)Sur ce point, la lecture des ouvrages d'Alain Ehrenberg est éclairante, en particulier Le Culte de la performance, paru en 1991, et  La Fatigue d'être soi, publié en 2000.

    (7)Ce qui n'est pas le moindre des paradoxes puisque le roman raconte l'arrivée au pouvoir d'un musulman par la voie démocratique...

  • Le bon juif et le mauvais juif

    L'altercation médiatisée entre Léa Salamé et Éric Zemmour, naguère chien et chat sur I-tele, devrait n'être considérée que comme la énième mise en scène des pseudo oppositions qui sont le fond de commerce d'un système qui s'amusent des fausses singularisations. il faut, sur ce point, rappeler quelle perte de temps et quel cautionnement constitue le fait même de regarder le cirque animé par l'idiot satisfait de Ruquier. Mais le problème, cette fois, est ailleurs, et bien plus terrible.

    C'est bien le paradoxe de la bêtise qui fonctionne, dans ses formulations les plus hasardeuses en anti-matière d'où surgit une perle, la parfaite expression de ce qu'elle peut être, au delà de sa nature même : un concentré de haine et de mépris. Telle est l'essence de la saillie de Salamé (1). Elle s'indigne (peut-elle plus...) que dans Le Suicide français, Éric Zemmour prenne ses distances avec la lecture imposée depuis le livre de Robert Paxton sur la période de l'Occupation (2). Elle soupçonne son (ancien ?) camarade de sombrer dans le révisionnisme classique et d'avoir des complaisances pétainistes quand celui-ci expose que la réalité historique est infiniment plus complexe et que l'analyse paxtonienne est un des fondements de la nouvelle religion française de l'éternelle (désormais...) culpabilité dont la doxa gauchiste, politiquement correcte et moraliste fait son point de doctrine cardinal. Salamé est à l'instar de bien d'autres une terroriste du repentir, une passionaria gaucho-bobo du procès européen. Elle se veut une conscience morale, mais elle a un inconscient qui pue.

    En effet, faute de pouvoir argumenter sur le fond, ce qui requiert une culture historique dont elle est visiblement dépourvue (3), elle finit par attaquer Zemmour dans ce qu'elle pose de facto comme l'essence de son être (à lui). Le passage mérite d'être recopié sans erreur :

    "Moi je note parfois chez vous que vous aimez tellement la France, vous voulez tellement, vous le juif, faire plus goy que goy, plus Français que Français, [...]"

    L'attaque est franche, nette ; elle sonne comme une sentence. Le fond explose, les intestins se lâchent. C'est aussi nauséabond que le Durafour crématoire lepéniste. il y a d'ailleurs un petit malaise sur le plateau et Zemmour relève que s'il avait l'esprit procédurier, la Salamé pourrait se manger un procès (4)

    Que vient-elle de dire, en effet ? Deux choses. 

    1-Le plus évident tient dans l'opposition entre juif et français, entre le Juif et le Français, puisque Zemmour ne serait que dans l'imitation superlative du second. Elle reproche à son confrère de singer le Français, d'être, au fond, comme ces born-again ou ces convertis radicaux (5). Zemmour oublie d'où il vient et c'est une faute majeure. Salamé essentialise l'être non dans son devenir (il n'y a pas de chemin possible, de construction crédible de soi) mais dans son origine. Elle reprend le vocabulaire (le mot "goy" en atteste) d'une altérité discriminante et sélective. Son argumentaire se nourrit d'une conception figée, normative et pure de l'être qui ne pourrait, pire : ne devrait, échapper à une naturalité sans faille, sans défaut, quasi génétique. Être français, c'est abandonner le profond. Cette manière de répondre à Zemmour, en le retranchant d'une communauté politique au profit d'une identité ethnicisée sidère. il faillit d'oublier son antériorité qui rendrait factice ou ridicule son "être-français". Tout son engagement français est une trahison, une implantation grotesque. À croire que Zemmour, dans son amour hexagonal, est traître au père. Il a bien raison de répondre que Salamé fait de la psycho-analyse de bazar. Il aurait dû ajouter qu'elle fait aussi de la politique de comptoir.

    Cette manière d'invectiver l'autre en lui demandant de se ressaisir définit assez bien le mépris de la bien-pensance pour la nation et le primat à peine déguisé du religieux en tant qu'essence sur le politique. La ferveur nationale de Zemmour est une aberration, de ce point de vue, une quasi pathologie. Pour parodier Montesquieu : "comment peut-on être Français ?".

    Derrière tout cela, il y la réactivation d'une opposition radicale entre la nation, assimilée à une prison spatiale et intellectuelle, et un idéal cosmopolite dont la doxa se prévaut à travers, entre autres, les divers nominations où le mot "monde" sert à tout : citoyen du monde, alter-mondialisme, littérature-monde. Cette aphasie lexicale est à la mesure du désastre conceptuel qu'elle symbolise en partie. En clair, Zemmour n'est pas assez ouvert. Il ne peut pas l'être puisque Français et fier de l'être. Il n'est pas assez juif...

    2-Ce dernier constat ouvre sur une seconde lecture, plus honteuse pour Salamé que la première. Le juif Zemmour est un traître à l'esprit, à l'esprit juif. Mais à quel esprit ? Sur ce point, il ne faut pas se leurrer. Même si le sujet visible porte sur la question de l'Occupation, de Pétain, de la collaboration, des rafles, le regret de Salamé renvoie à une problématique bien plus sournoise. 

    Rappelons au préalable la nature contradictoire du procès classique fait aux juifs. Ils sont, d'un côté, une sorte de secte, toujours entre eux, avec un pouvoir immense. C'est le fantasme de l'Internationale juive, dont se nourrissent les discours de l'extrême-droite et de l'extrême-gauche (6). D'un autre côté, beaucoup leur reprochent de se fondre dans l'espace qui les accueille. Le juif est un être magique : à la fois trop lui-même, trop différent, et trop semblable. De là, les discours contradictoires, qui trouvent leur écho dans les considérations physiques : un juif se reconnaît à l'œil... surtout quand il porte une étoile jaune.

    Cette dialectique de l'identification peut, en fait, se rabattre sur une appréciation où il faut intégrer une dimension sociale, économique et politique. Pour ce faire, il faut poser que le juif n'existe pas, sinon dans une acception généralisante dont se sert un certain nombre de juifs à qui la parole est donnée et qui la confisque à dessein (7). Si le juif est une fiction construite, les juifs, eux, sont une réalité et bien loin d'une communauté une ils sont des hommes et des femmes aux trajectoires uniques et hétérogènes. Au juif riche et cosmopolite répond aussi le juif modeste et "sédentaire".

    C'est sur ce point que Salamé attaque insidieusement Zemmour. il est un mauvais juif parce qu'il ne défend pas la représentation mondialisé dont l'idéal s'inscrit dans les aéroports, les hôtels de luxe, l'investissement, la financiarisation, les mouvements de capitaux,... Il n'est pas le juif devenu paragon de l'ère ultra-libérale. Cette version golden boy, d'une errance cette fois dorée, qui réunit les élites mondialisées. Son mépris pour Zemmour est en fait celui du moderne (forcément moderne) vis-à-vis de l'ancien, du grand pour le petit. Salamé est fille de ministre libanais. Elle est le pur produit de classe d'un pouvoir qui peut/veut s'adapter à toutes les situations. Elle appartient à cette classe que les guerres touchent moins, comme furent moins touchés, entre 39 et 45, les juifs riches que le petit juif. 

    Le mépris de Salamé n'est pas au propre antisémite, parce que dans son réflexe pseudo-dialectique, sa vision du juif n'est pas une mais conditionnée par une appréciation socio-économique nourrie de tout ce qui fait aujourd'hui le lit de l'ultra-libéralisme : la haine de la nation, de l'enracinement, de la tradition, de l'héritage, de la frontière...

    En traitant Zemmour de "goy", Salamé n'insulte pas seulement un petit juif ; elle fait le procès du pays qui est le mien, le nôtre, dont l'histoire fut parfois peu glorieuse, certes, mais qui nous construit. Elle trace une ligne qui dépasse effectivement les identités classiques. Elle dit le bon et le mauvais, le bon Français, qui doit s'oublier, le mauvais Français qui ne veut pas abandonner son passé (8). Elle doit regarder avec hauteur les gens de peu qui aiment la France, sa culture, ses paysages, sa langue, son histoire. Des gens de peu, bien sûr, dont l'attachement national vient d'ailleurs, pour partie, du fait qu'ils sont nés pauvres, qu'ils doivent à ce pays de vivre mieux, de vivre libres. Des médiocres (au sens du XVIIe siècle) qui ne connaissent rien des couloirs ministériels, des médiocres pour qui les frontières sont des protections, les lois sociales des garanties, la culture historique un moyen d'émancipation. Tout ce que le discours de Salamé, à travers Zemmour, essaie d'avilir.

    En vain...

    (1)Idiote qui fit un jour "péter le décolleté", selon ses propres mots. Tout commentaire passerait pour sexiste. La loi a vertu, parfois, de protéger n'importe qui...

    (2)Robert Paxton, La France de Vichy, 1973

    (3)L'intelligence n'est pas une promesse. C'est un fait qui se doit de répondre à la charge de la preuve. Mais il est vrai que l'époque contemporaine a le goût des grands esprits cachés, des brillants inconnus ou des surdoués décalés. Le corps enseignant gauchiste voit du potentiel dans n'importe quel crétin. C'est une des formes les plus aiguës du pédagogiques à la Meirieu qui a dévasté l'école nationale.

    (4)Mais Zemmour n'est pas comme Taubira et consort. Il a conscience de sa position médiatique, de son statut privilégié qui l'expose. il a la décence de passer outre, ce qui est infiniment plus intelligent. il a eu suffisamment l'occasion de dénoncer les postures victimaires.

    (5)On attend évidemment de la part de Salamé la même agressivité devant un salafiste ou Tariq Ramadan...

    (6)Il est utile au passage de souligner que l'extrême-droite n'a pas l'exclusive de l'antisémitisme. L'extrême-gauche, au nom d'une haine du capitalisme, est forte en la matière. Elle se retrouve ainsi des accointances profondes avec l'antisémitisme arabo-musulman. C'est toujours un délice de voir se côtoyer dans les couloirs universitaires les gauchos et les voilés, en parade contre la puissance capitalo-judaïque. Le pouvoir en place s'en accommode visiblement assez bien. Il est vrai que le PS recrute beaucoup de ses jeunes cadres chez les anciens Rouges...

    (7)Le modèle français est, on s'en doute, BHL ou Attali.

    (8)Et cette dichotomie du bon et du mauvais Français n'est que la figure inversée du discours lepéniste. Dans les deux cas, il n'est pas de place pour la nuance et l'entre-deux. Dans le premier cas, on fustige la pureté parce qu'il faut n'être de nulle part ; dans le second, on vilipende le métissage parce qu'on veut ignorer l'effort produit à vouloir échapper à sa détermination conceptuelle (qui est toujours une détermination que l'autre vous inflige...)