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modernité - Page 2

  • L'être au miroir (II) : Baudelaire

     

    LE MIROIR

    Un homme épouvantable entre et se regarde dans la glace.
       "- Pourquoi vous regardez-vous au miroir, puisque vous ne pouvez vous y voir qu'avec déplaisir?" L'homme épouvantable me répond: "- Monsieur, d'après les immortels principes de 89, tous les hommes sont égaux en droits; donc je possède le droit de me mirer; avec plaisir ou déplaisir, cela ne regarde que ma conscience."
       Au nom du bon sens, j'avais sans doute raison ; mais, au point de vue de la loi, il n'avait pas tort.

     

    Ce poème en prose de Baudelaire, qu'on trouvera ensuite dans Le Spleen de Paris, est publié le 25 décembre 1864 dans La Revue de Paris. On essaiera d'imaginer le bourgeois impérial, encore en digestion de sa volaille, lisant cette provocation du dandy. Bourgeois impérial qui n'en a pas moins l'aspiration démocratique (même avec sa réserve concernant le peuple) d'une reconnaissance à être, dans une logique égalitaire (on n'avait pas liquidé l'Ancien Régime pour rien. Quoique liquidé soit un mot bien fort. L'aristocratie avait plus de ressources qu'on croyait). Il a dû se demander selon quelle audace un bohème qui avait déjà fait scandale sept ans plus tôt se permettait ainsi de rabattre la légitimité politique sur des impératifs esthétiques. Il s'est même peut-être dit que la présomption à ce point (qui est d'ailleurs un point de vue, radical, chez Baudelaire, mais comment s'en étonner ?) supposait que celui qui écrivait ainsi se plaçait comme un homme au-dessus des autres. Or, il devait bien se faire une idée de lui-même suffisamment éloquente pour ainsi fustiger la laideur se contemplant elle-même avec une certaine complaisance. Était-il si beau, le sieur Baudelaire, qu'il se fît contempteur de l'épouvantable au miroir ?

    Pas vraiment si on veut bien considérer les multiples photographies dont celle que nous avons choisie. Elle est de Nadar, prise aux alentours de 1860.

     

     

     

    Si la beauté de Charles Baudelaire nous importe peu, son goût pour la pose en revanche nous intéresse. Le poète n'avait guère d'indulgence pour la photographie, ou pour plus d'exactitude, il en détestait l'usage démocratique et les valeurs esthétiques que le tout venant lui associait, ainsi qu'en témoignent les lignes suivantes tirées d'un texte paru en 1859, «Le public moderne et la photographie» :

    «Dans ces jours déplorables, une industrie nouvelle se produisit, qui ne contribua pas peu à confirmer la sottise dans sa foi et à ruiner ce qui pouvait rester de divin dans l’esprit français. Cette foule idolâtre postulait un idéal digne d’elle et approprié à sa nature, cela est bien entendu. En matière de peinture et de statuaire, le Credo actuel des gens du monde, surtout en France (et je ne crois pas que qui que ce soit ose affirmer le contraire), est celui-ci : «Je crois à la nature et je ne crois qu’à la nature (il y a de bonnes raisons pour cela). Je crois que l’art est et ne peut être que la reproduction exacte de la nature (une secte timide et dissidente veut que les objets de nature répugnante soient écartés, ainsi un pot de chambre ou un squelette). Ainsi l’industrie qui nous donnerait un résultat identique à la nature serait l’art absolu.» Un Dieu vengeur a exaucé les vœux de cette multitude. Daguerre fut son Messie. Et alors elle se dit : «Puisque la photographie nous donne toutes les garanties désirables d’exactitude (ils croient cela, les insensés !), l’art, c’est la photographie.» A partir de ce moment, la société immonde se rua, comme un seul Narcisse, pour contempler sa triviale image sur le métal. Une folie, un fanatisme extraordinaire s’empara de tous ces nouveaux adorateurs du soleil.»

    Certes il y est question de l'opposition entre la photographie et la peinture, à travers la problématique de la mimesis. On peut de fait prendre cette analyse comme un pur exercice intellectuel dont l'enjeu est de taille quant à l'avenir de l'art pictural, et on sait combien le poète fut sur ce point un brillant critique. Mais il est aussi assez amusant de voir encore une fois Baudelaire s'ingénier à distinguer in fine la technique, non seulement de son usage, mais de son appréhension intellectuelle, ce qui revient peu ou prou à signifier que tout le monde n'a pas la même dignité devant l'art et la philosophie des moyens qu'il engage. Ce en quoi Baudelaire a totalement raison, n'en déplaise à l'air du temps qui voudrait que non seulement tous les goûts soient dans la nature (je reviendrai un jour sur la niaiserie de cette formule), mais que tout soit naturellement accessible (1). Néanmoins, lui qui voit avec horreur une «société immonde» se transformer en «Narcisse», que fait-il de mieux lorsqu'il cultive son œil ténébreux, son front pensif (où flotte, comme chacun le sait, «le drapeau noir de la mélancolie»), que fait-il, sinon d'être son propre contemplateur ? Ne se pense-t-il pas dans l'éternité d'un poète enfin arrivé à sa place dans un monde qui fait de lui un élément de ce nouvel espace, bourgeois, concurrentiel, où la littérature prend la place des Belles-Lettres, ce qui signifie, entre autres, qu'elle est un produit ? Cette machoire rude, cette lèvre pincée, ce regard à distance : rien qui ne sente pas l'étude de soi, la pensée de l'œil qui prend. Baudelaire ne parut pas sur les bandeaux des livres qu'aujourd'hui on place dans les devantures : ce n'était pas alors l'usage. Mais il y a dans ses manières de modèle, dans ses minauderies faussement sataniques, un ridicule qui m'a toujours fait rire, une arrogance en baudruche (arrogance que des admirateurs fervents et inconditionnels mettront sur le compte d'une existence difficile et d'une exigence esthétique rigoureuse). C'est, au fond, toute l'ambiguïté du dandysme, et donc de Baudelaire. Il peut se gausser de l'homme affreux devant son miroir, et mettre cette posture sur le compte d'une opposition radicale entre politique et esthétique, mais jusqu'à quel point ne concède-t-il pas lui-même en tant qu'artiste à la dépréciation du monde qu'il dénonce ?

    Il serait absurde de projeter une actualité baudelairienne, d'élaborer une figure présente du poète, mais à chaque fois que je regarde des photos de ce pourfendeur de la vulgarité satisfait de son immortalisation argentique, je me dis qu'il vaut mieux s'en tenir aux livres, aux œuvres, que les artistes retranchés sont les plus conscients du danger (à la manière de Thomas Pynchon), et qu'ils sont rares (et il n'est pas certain que Baudelaire, de nos jours, en ferait partie)...

     

    (1)La force contemporaine de la naturalité est un des signes les plus sensibles de la décadence. Quand la pensée comme acte de civilisation se replie sur la naturalité, c'est que l'homme ne se comprend pas lui-même, ne mesure pas ce qu'il fait. L'écologisme intellectuel est un contresens.

  • Passages

    Cela commençait par la trouée des phares dans la nuit, puis la presque nuit du début juillet. Toujours le même trajet annuel qui sembla peu à peu moins long, moins aventureux, mais l'important n'était pas là. Il en reste la fraîcheur passant par la glace à peine baissée, fissure du monde entrant dans l'habitacle contre laquelle il posait à intervalles réguliers sa main d'enfant. Cela commençait par le silence de chacun, comme une concentration matinale où l'on aurait posé les étais du bonheur à venir. Chacun dans ses songes. Peut-être même le conducteur rêvait-il.

    Puis arrivait l'attente au port, ritournelle interminable du voyage. Le soleil de huit heures baignait leur visage. Il était le messager de la fin d'après-midi, lorsqu'une fois installés, ils traverseraient la route, graviraient la dune pour admirer la plage, et la mer, vers laquelle, serviette et vêtements jetés comme des débris d'avant, ils courraient, sans même se demander si elle était chaude. Ils courraient et percutés par les vagues ils s'écrouleraient, ne verraient plus rien, pendant quelques secondes, du rivage et du ciel, avant de ressortir plus vivants que jamais, les lèvres ensalées.

    Alors l'attente pouvait durer des heures, trois ou quatre, avant que d'entrer dans la gueule du bateau, véhicules à touche-touche, sous les ordres d'un homme qui avait le teint bruni par la côte. Il y avait le ronflement des moteurs, l'escalier raide, métallique et sa rampe froide, une odeur mêlée de gasoil et de poissons (du moins s'en souvient-il ainsi et c'est très improbable car jamais ces navires n'avaient été conçus pour la pêche. L'idée qu'il se faisait d'un port, sans doute). Lorsqu'il arrivait qu'ils fussent dans les premiers, se greffait à la tension du départ l'impatience de devoir concéder à d'autres le droit de faire partie du voyage (et il est vrai que le plus grand bonheur était sans doute de monter les derniers, d'être les ultimes hôtes de cette odyssée, et de voir la structure qui servait de porte s'abaisser derrière soi, comme s'ils avaient été les derniers accueillis sur un radeau de fortune -jeu des premières années par excellence : être le dernier sauvé et feindre la frayeur).

    Mais l'étrange était aussi que ce ne fût pas un bateau de l'enfance, n'ayant rien en commun avec les goélettes de Jules Verne, les trois-mats des récits d'aventure. Il n'avait rien à voir non plus avec les vedettes qu'il avait empruntées, plus jeune encore, pour Bréhat ou Belle-Île. Jetant un œil au-dessous de lui, il voyait un parking, comme un morceau de route que l'on couperait bientôt de ses attaches (il ne connut la motilité larvée des ferries britanniques que plus tard et cela lui déplut).

    Sur le pont, aussi puissant fût le soleil, c'était le vent d'abord, un peu lourd, une extraction volatile de la mer sur laquelle les mouettes, criantes et folles, pouvaient se laisser porter. Il restait silencieux, près à entendre l'écho des hommes qui disaient que tout était bon et à sentir la petite secousse du navire qui abandonne la terre.

    Le trajet était bref. Le port écartait ses bras, deux jetées terminées par de petits phares, et il guettait le sillon ondulant et mousseux de sa propre échappée. En tournant la tête il pouvait déjà apercevoir le point d'amarrage, la butée du périple. Il n'en avait cure. Il y avait le temps de suspension de cette avancée qui le séparait du monde, cet entre-deux dans les humeurs de l'Océan, et, lui s'approchant d'elle, l'île était dans ses yeux une image mouvante, une imprécision délicieuse de roulis ou de tangage. La mer tapait amicalement contre la coque.

    L'île continuait de bouger, comme une incertitude posée sur l'eau quand la terre ferme, le continent, filait de chaque côté de l'autre horizon. Le bateau, le bac comme il fallait dire, ralentissait et c'était la même petite secousse, mais cette fois, pour toucher à autre chose, être touché par un autre monde. Il arrivait ailleurs.

    Très longtemps après cette époque il revint, seul. L'aventure tomba en lambeaux à la guérite du péage et c'était comme s'il se retrouvait à un poste-frontière, à devoir justifier de sa venue, en ce lieu qui fut sien. On y gagnait sans doute, mais quoi ? Il ne se souvenait pas que l'on payât pour prendre le bateau ; rien de cette soumission à l'ordre matériel du monde n'avait survécu et il en était heureux. Oui, maintenant, on y gagnait du temps, quitte à perdre la frissonnante parole de l'aventure. Nul ne parlerait plus de cette lenteur qui s'agrégeait au lancinant des flots, de l'odeur traversante et salée de ce paysage transitoire. À la place, ils diraient que le pont était une réussite technique, une tour de force magistral.

    Roulant sur le bitume de l'ouvrage d'art qui en avait fait, désormais, une presqu'île, il comprit que face à la mélancolie du temps révolu, dont il avait pris son parti, s'alliaient la dérisoire victoire de la vitesse, que l'époque lui imposait, contre laquelle il était impuissant, et la nécessaire, parce qu'utile, continuité territoriale dont il n'avait que faire. Que rien ne fut séparé, ne fut inaccessible : tel était leur credo. Au moment de franchir aussi aisément l'espace ancien, précieux et lent, il sentit la bascule : le présent faisait s'échouer l'île dans le seul univers du souvenir, radicalement. Il n'eut même pas le goût de se baigner. Il lui restait les mots, qu'il glissa dans sa poche, face à la mer, pour plus tard.


  • My body. My biography.

    Equinox est une grande entreprise de fitness américaine, très en vogue à Manhattan, dont les publicitaires méritent qu'on les considère pour ce qu'ils sont parfois, ces publicitaires : non pas tant des poètes de la formule que des concentrés de l'air du temps. S'ils manipulent l'opinion (sans doute), il leur arrive aussi d'en exprimer les aspirations profondes.

    L'idée générale d'Equinox est celle-ci : it's not fitness. It's life. Mais il y a mieux encore, un slogan beau dans la netteté du devenir de notre (post)modernité : My body. My biography. On y trouve formellement tout ce qui peut séduire. La brieveté averbale, la progression rythmique, la lisibilité graphique par laquelle les b et les y s'entremêlent, comme si le second substantif était le prolongement inévitable du premier, alors même qu'au niveau du sens le second terme entraîne la relecture du premier. Mon corps parle donc pour moi. Il est mon histoire, cette bios organisée que les Grecs distinguaient de la zoé organique. Je m'inscris dans le paysage, dans la sphère sociale par les signes de ma réalité corporelle. Cela n'est pas faux dans une certaine mesure. La statuaire s'en est chargée il y a longtemps certes, mais il fallait alors considérer des éléments esthétiques et d'une certaines façon moraux/éthiques. Nous en sommes loin avec Equinox. Le corps est ici l'exaltation discrètement masquée d'une conformité physique, d'un calibrage taille mannequin qui obnubile aujourd'hui nombre d'individus des pays riches.

    Il y a certainement le mythe de l'exercice comme accomplissement de soi. Néanmoins cette publicité américaine à destination des Américains est aussi à analyser au travers du prisme éthico-économique d'un libéralisme prônant la prise en charge de soi dans la totalité de son existence. Si mon corps est ma biographie, modélisé par les vertus d'un hygiénisme faisant aisément abstraction des conditions économiques et sociales de chacun (et Equinox n'est pas fait pour les pauvres), cela revient à incriminer tout écart par rapport à la norme, tout recul dans la tenue de soi comme une marque de faiblesse morale. Le filigrane de ce slogan est encore une fois la tarte à la crème du «quand tu veux, tu peux», le jeu du volontarisme individuel négligeant les questions du quotidien. C'est le chant de la responsabilité sans nuance dans la même lignée que les apories du Just do it. Il n'est pas paradoxal que cette affirmation voie le jour dans le pays des obèses et de la malbouffe. Elle est une pierre de plus dans la logique de culpabilisation qui traverse de part en part notre espace contemporain.

    En même temps, cette équation du corps et de l'histoire de soi en dit long sur la transformation de notre époque et notamment des rêves générés dans les classes moyennes et supérieures. La minceur du corps devient le symptôme d'une autre minceur : celle de la pensée réduite à son efficience économique. My body. My biography. suppose une construction de soi qui ne soit qu'une vénération des apparences et, alors, le souci de soi, par la futilité avec laquelle il se remplit, est une course à l'abyme.

    Le corps ne peut être une finalité discursive. Mon corps ne parle pas pour moi (même s'il parle de moi, et je dirai : parfois à mon corps défendant). Cela ne signifie pas que je m'en désintéresse et il faut sourire à l'argument de la seule beauté intérieure. Nous ne sommes pas de purs esprits. Néanmoins, il n'est pas le signifié absolu auquel on veut le raccrocher de nos jours. Car, n'en déplaise à certains, la multiplication des langages (qui a pour corrélat un désinvestissement symbolique du seul qui compte : la parole, l'écrit, le langage articulé) est une escroquerie intellectuelle.

     

  • Dévoré, dit-elle...

    Oh, oui, je voulais vous dire... Un des livres dont vous parliez un jour, je l'ai lu... Celui de... J'ai adoré, c'est beau, vraiment... Les personnages, tout, tout est bien... Je l'ai dévoré, dit-elle... En moins de trois semaines...

    A-t-il bien entendu ? Six cents pages, trois semaines. Trente pages/jour, week end compris. Dévoré, a-t-elle dit. Faut-il y voir une ironie ? Non, elle a le visage marqué d'un sourire entre bonheur de la révélation et fierté. Une hyperbole ? Au moins n'a-t-elle pas dit que ce roman était sympa... Il se demande comment on peut parler ainsi sans se rendre compte de l'étrangeté du propos. Il faut supposer une vie active, sans cesse en prise sur le monde, et dans laquelle le livre dévoré, elle a dit : dévoré, reste malgré tout périphérique. Une littéraire moderne, en somme, entre réseau social, i-Phone, portable et télévision.

    Il essaie de se souvenir ce qu'étaient sa dévoration, à son âge, la fièvre que lui donnaient certaines œuvres (mais il serait facile de rétorquer : vous, ce n'est pas pareil. Le problème est là : quand on ne se satisfait pas de la moindre lueur dans l'obscurité, on vous renvoie : mais vous, ce n'est pas pareil). Il se tait d'abord. Il sourit, répond enfin : c'est très bien, je suis content. Il s'éloigne en pensant à ces beaux discours officiels sur la jeunesse qui lit. Elle l'a dévoré, dit-elle, mais s'en est tenue à deux ou trois phrases simples. Peut-être par timidité ; il n'y croit guère. Il se souvient de cet ami psychiatre-psychanalyste, bientôt la soixantaine, consterné par l'inculture littéraire de la nouvelle génération médicale. Il parlait d'une société technicienne et regrettait la fin d'un certain humanisme auquel on a substitué le vernis humanitaire. Richard Millet ne fustige pas autre chose. Le phénomène est général. Ce sont des nostalgiques, sans doute. La nostalgie est une maladie, de nos jours, une vilaine maladie dont on ne guérit pas, une tare sociale quasiment. Musset croyait qu'il était «venu trop tard dans un siècle trop vieux». Celui-ci serait-il trop jeune ? Il lui semble surtout résolument consciencieux (mais Flaubert, déjà, avec son Dictionnaire des idées reçues et ses romans pensait-il autre chose ? Alors... )

    Alors, qu'il la laisse dévorer un prochain livre, à la vitesse qui est la sienne, lentement, trop lentement, croit-il. C'est toujours mieux que rien. Mais, à peine rentré chez lui, il tombe, ô providence, sur quelques lignes de Patrick Chamoiseau qui le réconfortent :

    Les livres exhaussent hors d'atteinte du sommeil. Ils secouent l'esprit. Chaque page revêt la suivante d'un charme-emmener-venir. Malgré la brûlure des yeux, l'agonie de la bougie, il fallait lire au moins la dernière page, et puis au moins celle-là, juste celle-là pour finir... ô promesse des pages qui s'introduisent, aléliron des livres qui se relayent !...

     

  • Mobilier urbain

    C'est le matin. C'est le métro. Ils ont leurs écouteurs greffés aux oreilles. Ils sont mélomanes. Ils feuillettent les gratuits, actualisent la météo et l'horoscope. Ils ont dans le regard les restes d'un écran télé. Ils pensent.

    Sortie de métro. Surface. Centre ville. Allées commerciales à ciel ouvert. Vitrines hallogènes et néons.

    Et ça commence. Modernité.