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mémoire - Page 2

  • Parmi d'autres...

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    Il y avait, pour lui, une certaine sérénité à s'être rendu compte, au regard de cette contemporaine lubie de l'amour à tout prix, des sentiments en étendard, qu'il devait une belle part, et peut-être le meilleur de ce qui l'avait forgé, à ceux avec lesquels il n'avait eu que des liens raisonnés, raisonnables, institutionnels, un peu froids même, ou passagers, furtifs, comme des parenthèses.

    Ce n'était pas des figures qui l'étreignaient. Il en parlait peu, voire jamais. Elles n'avaient pas l'éclat des amantes ou les passions, vécues, parfois phantasmées en d'autres temps, enserrées dans une mythologie puérile. Les amours, les amitiés à la vie à la mort, les affections, électives ou non... Certes. Mais quid de celui qui, dans sa blouse grise, lui avait appris à lire et à écrire, de celui qui avait dit non,  posément, devant ses pensées échevelées, à l'emporte-pièce, de celui qui le laissa harassé d'une nuit de discussion dans un train (il est descendu en urgence et n'est plus qu'un prénom), de la vieille libraire qui, beauté du hasard, avait pensé à lui ce matin-là, en recevant le dernier Fuentes, de ceux qui ne lui avaient rien confié qu'un certain sourire ironique, dans un musée, devant la énième obscénité de Balthus (et ils voguèrent de salle en salle, sans rien dire ni se revoir), de cet autre qui jubilait en cépages, terroirs, robes, métaphores (tous les sens convoqués), lui donnant le goût du vin, du médecin de famille qui traitait si vite son allergie pour batailler une demi-heure sur la grandeur de Napoléon (Cette fois-là, il revenait juste de Sainte-Hélène), du vieux qui s'était assis sur le banc, à côté de lui, devant Santa Maria del Carmine, et lui avait dit, dans un phrasé cahotique (il comprenait un mot sur deux), l'histoire du bâtiment, sa propre histoire en fait, sa vie (sans outrepasser sa figure de paroissien. Était-il marié, veuf, célibataire ? Il parlait de Dieu.)...

    Quid de tous ceux dont nous croyions n'attendre rien de décisif et qui nous ont laissé, par le plus curieux des cheminements, parfois, ce que nous sommes...

    Photo : X

  • Le Sablier

     

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    Tu prends tes affaires à tâtons ; tu tournes doucement le verrou ; et sur le pallier tu te penches au dessus de la rambarde de l'escalier, que tu descends, six cercles, la main droite glissant sur le bois usé et la tête toujours un peu penchée vers le vide, tu inspectes le puits de ton échappée. Arrivé tout en bas, avant d'ouvrir la lourde porte qui donne sur la rue, tu lèves les yeux vers là d'où tu viens, mais tout est incertain et bien plus déroutant que la tentation du vertige d'il y a peu. Tu dois alors compter les étages pour être sûr de toi, même si cette exactitude n'a, dans le fond, qu'apparence d'anecdote. Pourtant tu éprouves le besoin de la sentir là, cette exactitude, comme une encoche que tu ferais, de ton passage et de tes restes...


    Photo : Tonin

     

  • À la volée...

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    Si tout ce que tu as appris, si tout ce que tu sais devait te garantir des heures qui viennent, de l'aube qui pointe, tu ne serais plus vivant, tu ne serais plus une existence. Rien ne t'attend et tu n'as pas de répertoire exhaustif. Tu croises des visages et des histoires ; pour chacun et chacune, il te faut une part d'oubli et d'ignorance. Sans quoi tu n'es plus qu'un personnage, un scénario où rien ne manque, où tu ne manques rien. Si tout, en toi, finissait par être motivé, dans l'enchaînement des semaines et des mois, tu perdrais la possibilité nécessaire de tomber et de te relever, de t'exalter et de craindre, de mourir. Si tu regardais, dans le miroir, sans ce supplément d'âme inconnu en toi, tu ne garderais plus le souvenir -et sa course fluide- de ce qui est et n'est plus là, ou pas encore, en même temps.

     

     

    Photo : Florentine Wüest



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  • Jungle gardenia (II)

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    Le trouble de la recollection est la recollection même. Conserver, c'est déjà avoir perdu, parce qu'il en est ainsi ; grave erreur que de croire semblables la perte et l'abandon. Le temps fait des auréoles et des halos. Il y a simplement l'accession à la liberté atmosphérique de ce que nous pensions être nôtre

    Les tiroirs sont là pour l'anecdotique et tes poches doivent suffire pour les clés du lieu où tu habites

    Ils (ou elles) sont toujours là où tu ne les attends pas, puisque tu ne les attends plus

     

     

     

    Photo : Michael Kenna


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  • Prendre date


     

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    "Le souvenir d'une certaine image n'est que le regret d'un certain instant" (Proust, Du côté de chez Swann)


                          Photo : Vincent Coutard



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  • Ce que te dit ton cœur...

     

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    Devant ce cliché de Walker Evans, pris en 1931, penses-tu d'abord à la courbe de l'avenue ou à la raideur des arbres ? à l'alignement névrotique des automobiles ou à l'absence de l'homme dans la rue ? à la grisaille plombée du ciel ou à l'éclat presque surexposé du macadam mouillé ?
































    Et maintenant que tu n'as plus que l'écran blanc et vide devant toi, de quoi t'inquiètes-tu ? de l'absence, de l'incertitude de ta mémoire, de ce que tu as oublié (ou cru oublier), de ce qui te reste, ou de ce que tu as peur de perdre...

     

  • Se souvenir, à Bologne

     

     

    Tu es un voyageur sur la place de la gare de Bologne et tu t'étonnes. Il est près de quinze heures et tu remarques que l'horloge marque dix heures vingt-cinq. Tu penses à un défaut du mécanisme, t'étonnes que nul n'y est encore remédié et penses à la nonchalance italienne. Tu ne faisais que passer. Tu reviens deux jours plus tard, pour vérifier un horaire, et constates que les autorités compétentes n'ont encore rien fait. Le jour de ton départ, rien n'a changé.

    Tu pourras, voyageur, venir ainsi chaque jour sur la place de la gare de Bologne et l'horloge s'en tiendra à cette même heure qui, pour toi, alors, ne signifie rien. C'est la minute précise à laquelle une bombe, placée dans la salle d'attente, a ravagé les bâtiments, faisant 85 morts et plus de 200 blessés, le 2 août 1980.

    Il y a toujours un je ne sais quoi de dérisoire, ou d'insuffisant, dans les gestes commémoratifs. Il n'est pas question de les sous-estimer, moins encore d'écrire qu'ils n'ont aucune valeur. C'est une des manières qu'a une collectivité d'attacher du sens à ce qui l'a grandie ou à ce qui l'a déchirée (avec toutes les nuances qu'il peut y avoir entre les deux). Les autorités bolonaises, outre une plaque, ont décidé que cette heure sombre serait à jamais marquée sur les murs de la ville.

    Et tu te demandes ce que cela signifie : une tentative, parmi d'autres, contre l'oubli, la peur que cet oubli ne vienne, le besoin de signaler la brèche qu'aurait ouverte, dans l'histoire de Bologne la rouge, cet attentat qu'on attribua un temps aux activistes d'extrême-gauche avant de découvrir qu'il était l'œuvre de l'extrême-droite, l'indice qu'à ce moment précis des gens sont morts, comme si l'on figeait pour toujours l'heure du décès et que l'on faisait de cette horloge une sorte de certificat (par métonymie) de toutes ces disparitions. Il y a sans doute d'autres raisons.

    Mais toi qui ne fais que passer, et qui sais désormais pourquoi ce cadran n'aura jamais ni avance ni retard, qu'il est une trace d'un moment autre, d'une autre nature, comme une effraction temporelle dans la continuité inéluctable des jours, tu es désorienté par cette pause devant ce monument prosaïque et secret de la souffrance, désorienté du silence qui te traverse et ne peut durer, malgré tout, parce qu'autour de toi on s'agite, on se presse, on se bouscule, on balance une dernière cigarette, on s'embrasse, et tu entres à ton tour dans la gare où le brouhaha est fort. C'est une heure de pointe. Tu entends une voix qui annonce binario treil treno per Firenze, et tu vois les horaires s'afficher, défiler, et une autre horloge, en état de marche, exacte, actuelle (dans l'actualité du moment que tu vis), comme un signe de la vraie vie, comme un négation imparable de cette autre, à l'heure déjà morte, morte elle-même d'être arrêtée sur une déflagration dont tu es persuadé qu'un jour personne ne se souviendra plus, plus vraiment. Il y a du monde. Tu regardes ta montre puis l'horloge du présent. Vous êtes synchrones. Et tu penses tout à coup à ce geste, l'œil qui fixe le cadran et la trotteuse, dans la similitude avec celui, possible ?, probable ?, du meurtrier. L'horloge, dehors, et non seulement elle, mais la vie minutée de la gare, la vie tout court te semblent arrêtées et l'immobilité mécanique sonne comme un hommage à l'engrenage violent qui a trouvé sa fin dans sa permanente signature...

  • L'Empreinte de l'effacé


    Les murs ont ainsi des lettres, et l'on pourrait dire que ces typographies passées ne sont même pas des adresses au temps présent : des paroles sans attente. Ne nous retiennent pas les propres et contemporaines signatures qui courent le long des devantures ou sur les panneaux prévus à cet effet, mais les profondes inscriptions à même la pierre ou le plâtre, de l'époque des réclames. Elles ont la beauté gracile des heures qui ne reviendront pas et que, sans nostalgie aucune, l'esprit arpente avec loyauté.

    Murs pelés ; écarrissage des intempéries passant les bleus, les ocres et le blanc du lettrage dont on sent qu'il fut l'objet d'une attention précieuse, quand soudain le pignon de la grande bâtisse parlait du Grand Hôtel, des Vins et Spiritueux, du Bon Chic. Ce n'est la faute de personne et sans doute négligence que demeurent ainsi les ocelles du passé. Désormais, à l'antique Bazar (dont le z est en partie déchiqueté et le b comme poncé) a succédé une résidence à balcons métalliques. Étrange, en effet, que la réclame, qui mentait jadis d'être ce qu'elle était, continue de mentir à n'être plus rien de ce qu'elle annonce encore, à 100 mètres, à droite.

    On dirait une apparition, le message d'un fantôme qui n'attend rien que d'être vu pour ne pas s'oublier lui-même.


                                                                                       Photo : X

  • Les Nœuds dans le réseau

     

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                                                                                                                                           (Merci à Gabriel)

    La résolution n'est évidemment pas très bonne pour comprendre immédiatement de quoi il retourne. Il s'agit d'une formalisation de l'exploitation factuelle d'internet, réalisée par l'équipe d'IA (Information Architects) reprenant le schéma du métro tokyote pour essayer de définir, d'une manière efficace, le phénomène de concentration auquel lentement (mais sûrement) se soumet un instrument qui avait vocation première d'être un open space, grâce à quoi l'information et la logique circulatoire afférente permettaient d'envisager un relatif contournement des stratégies concentrationnaires (et ici l'adjectif a vocation à l'ambiguïté, dans un écho prenant sa source dans l'analyse d'un Giorgio Agamben) du pouvoir.

    Mais la formalisation d'IA met immédiatement en lumière le fait qu'internet tend vers une pseudo-liberté d'accès dont profitent avant tout des structures dont la capacité à stocker, à trier, à contrôler l'information risque de déboucher sur une maîtrise terrifiante des individus. Une mienne connaissance, aujourd'hui dans la police (eh oui), me précisait, il y a quelques années, que les renseignements de type économico-sociologiques s'avèreraient, dans l'utilisation ultérieure qui en seraient faites, bien plus redoutables que les techniques policières classiques sur lesquelles des gauchistes dépassés font une fixation : en clair, haro sur le fichier Edwige et tous sur Face de bouc. Il n'est pire aliénation que celle dont on pense qu'elle est un gain individuel (où l'on découvre alors que l'individualisme de type quasi libertarien est une vaste fumisterie. Passons.). Le contrôle ne tient plus dans le strict diktat d'une règle impérieuse et coercitive mais dans la latitude consentie et vécue comme émancipatrice au sein d'une structure qui porte en elle la trace, la traçabilité, la mémoire de ce qui ne nous appartient plus vraiment (1).


    Ainsi, ce qui devait être flux, réseaux décentrés, décentralisés se conforme-t-il, en très peu de temps, en une structure restreinte de passages obligés, inconscients qui nous mènent de réseaux sociaux (Face de bouc, Twitter, MySpace,...) en autoroutes d'informations conformes (Wikipedia, Google...) en passant par des centrales d'achat potentiels (ebay, Amazon,...), par des structures de divertissement (Youtube, Daylimotion,...), par des entreprises à vocation monopolistique (Microsoft, Apple,...). Le moule est là, invisible, indétectable pour le commun des mortels, qui trouve, d'ailleurs, que ne pas participer à une telle entreprise de connection relève ou de la ringardise, ou de la misanthropie.

    Le fait même d'avoir choisi la formalisation du métro en dit long sur le caractère passif (pour l'utilisation) du processus en marche. Il ne s'agit pas d'effacer, sous couvert d'une destination que nous aurions choisie, le cheminement par lequel l'objectif est atteint. C'est un peu comme se retrouver dans un magasin Ikea, cet endroit terrifiant où, quoi que vous veniez chercher, il n'est pas possible d'échapper à la voie tracée pour tous. Vous avez certes le droit de ne pas vous arrêter à tel ou tel rayon mais, dans le fond, même si vous semblez décidé à ne pas suivre la Loi, il en reste quelque chose : une imprégnation, du temps perdu, une lassitude. La réduction du web a des nœuds obligés (une sorte de multiplication planétaire de la station Châtelet, pour faire simple) à de quoi glacer les âmes les plus confiantes en une libération par la technologie (2). Dans cette perspective, la puissance nodale prime sur le parcours. Internet schématise donc la victoire du lieu sur l'espace, la puissance de l'appartenance sur l'errance, l'installation sur le vagabondage. La réflexion induite par la (re)construction d'IA amène à considérer la postmodernité et la révolution technique qui l'accompagne (3) sous le jour d'un asservissement volontaire, le pire qui soit puisque les premiers à le justifier sont les victimes du système mis en place. Le web a vingt ans (pour faire court) et les moyens mis en œuvre ont permis, dans un temps aussi court, de rassembler un maximum de population non pas sur un projet de vie, sur une réflexion politique, mais sur une plateforme coopérative à vocation consumériste et policière dont le dernier des imbéciles se félicitent.

    La lucidité de certains informaticiens les pousse à creuser les moyens qui ouvriraient vers une véritable alternative, un peu comme, dans le monde dont ils sont issus, est apparue une volonté de contrer Microsoft en développant des logiciels libres (du type Linux). Pour avoir eu l'occasion d'en discuter avec l'un d'eux, la partie n'est pas gagnée. Non qu'il n'y ait pas le désir de se battre contre l'hydre, mais l'inertie d'un confort consommateur, l'inconscience d'un public doucement installé de l'autre côté de l'écran, l'écrasement progressif d'une conscience politique, tous ces paramètres laissent augurer que le métro de Tokyo ainsi revisité a encore de beaux jours devant lui.

     

     

     

     

     

    (1)Sur ce point, il y aurait à développer, dans une opposition évidemment schématique, d'un symbolisme sans doute outrancier, ce que le phénomène mémoriel a perdu en autorité à mesure même que la modernité s'enfonçait dans une course contre l'entropie, pour la conservation à tout prix de ce qui était vécu et senti. L'espace et le temps contemporains sont à l'opposé absolu d'une démarche proustienne dans laquelle l'épopée individuelle admet la perte comme signe même de l'existence, la recollection comme marque de vitalité, jusque dans sa limitation. Proust, même dans le prodige d'une vie tournée vers une mémorisation aussi étendue qu'elle pût être des instants, admet implicitement que tout n'est pas dans la maîtrise. L'involontaire (pour ne dire d'une affreux barbarisme -l'involonté- fait partie de l'être : la madeleine, le pavé de Guermantes...)

    (2)Si ce n'est que l'Histoire nous a appris que la technologisation du monde, dans une forme encore très archaïque, peut féconder les régimes les plus sanglants...

    (3)Laquelle révolution pourrait s'avérer bien plus déterminante, in fine, que la chute du Mur de Berlin et l'écroulement du bloc soviétique qu'un penseur comme Emmanuel Todd avait anticipé dès le milieu des années 70, quand les Américains craignaient encore l'arrivée de ministres communistes en Occident comme une catastrophe diabolique.


  • 5-Célébration

    La série "À la lumière de..." reprend les photos que Georges a. Bertrand m'avait proposées pour la série "À l'aveugle". Il m'a depuis donné les indications concernant leur localisation et les conditions dans lesquelles elles ont été prises.

     

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    Peut-être dira-t-elle, un jour, en se revoyant dans sa majesté virevoltante de femme devenue épouse que son amour devenu union, avec lui, qui fut du reste de sa vie, que cet amour de chrétienne d'Orient était un défi à l'ordre mainte fois réitéré, qui voulût qu'on ne se mélangeât pas, non seulement dans le sang, les chairs, l'odeur des corps, le goût des lèvres et le souvenir des vêtements, mais plus simplement dans la proximité des marchés, des maisons, des places, et que les rues fussent d'abord des corridors.

    Peut-être pensera-t-elle à son sourire comme à une manne, pour l'éternité de ses vieilles soirées, insoucieuse d'avoir été abandonnée à la morgue politique.

    *

    Je regarde cette photo.

    Qu'en est-il de ce que nous aurons cru être décisif ? L'attendu mémorable peut-il se réduire en poussière, ne devenir tout au plus, avec le temps, qu'un lieu périphérique de notre devenu, voire une impasse que nous feignons d'ignorer ?

    Je regarde cette photo.

    Le jour du mariage. Il y avait le monde : la famille, les amis, la sociabilité, l'agencement prévisible de la boîte à souvenirs. Chacun de nous, en des occasions diverses, a connu ces heures modernes où nous savions pouvoir nous abandonner à ces autres demeures du temps que sont les instruments de la technique.

    Je regarde cette photo.

    Nous abandonner à ces demeures qui sont comme des chambres empruntées sur une route rectiligne. Aussi fastueuses soient-elles, elles n'auront jamais la magnificence du murmure complice ou de ces images labiles et déformées qui courent, elles, à travers champs, sous le ciel mystérieux de notre mémoire incertaine.


    Photo : Mariage d'une institutrice chrétienne à Gaza

    Texte "À l'aveugle" : A feu et à sang