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off-shore - Page 23

  • Boussole

    Nous sommes sans cesse abîmés par la rumeur, la faille atrabilaire du quotidien, qui clabaude.

    Là où ton corps te blesse : le dos, la cheville, les cervicales, les intestins, le crâne, est le point de ton chagrin. Si tu le sais, en conscience, tu prendras soin de ne jamais éteindre ce feu complètement. Il t'alerte et veille sur toi. Le jour où il n'est plus en toi, où il ne te parle plus, tu es un être sans langue et sans ancre.

    Tout bonheur comprend la récession du monde, même brève, à l'endroit de ce que nous sommes, et à celui où nous vivons.

    Quand tu entends ses premiers mots d'enfant, dans l'énervée articulation parfois de ses efforts, qui te ferait rire chez d'autres, mais pas lui, tu restes sans voix, avant de te les répéter, intérieurement, comme un poème, ou une langue étrange, alors qu'elle est tienne aussi, le signe d'un partage incessant avivé par les yeux, la bouche, la peau, les mains, les grimaces et ses rires.

  • La croisée des chemins

    Hier un homme a été tué. Un vieil homme. Il a été martyrisé. Non pas parce qu'il était français, non parce qu'il était un citoyen, mais parce qu'il était catholique. Sa qualité de prêtre accroît pour certains l'indignation ; c'est néanmoins faire de l'habit un faux argument pour évacuer le sens profond de cette abomination. J'aimerais qu'on entende bien en le disant ce que signifie cette phrase : un homme est mort parce qu'il était catholique. Qu'on la dise avec la même intensité que lorsqu'on rappelle qu'un homme est parce qu'il était juif, par exemple. Ainsi articulée, avec la lenteur qu'elle requiert pour chacun des termes qui la composent, on mesure toute la portée de ce qui se trame. L'ennemi profond des islamistes, c'est le christianisme, et plus particulièrement le catholicisme. Il l'est depuis la nuit des temps théologiques. Si l'on ne veut pas entendre toute la portée de cette menace, nous disparaîtrons ou nous serons réduits à l'esclavage. L'Autre, si cher à Lévinas, mais d'abord au message évangélique, sera éradiqué, comme l'ont été les chrétiens d'Orient et du Maghreb (essayez d'être chrétien en Algérie...).

    Mais il ne suffisait pas que le crime se fasse à l'autel, il fallait que la victime soit salie post-mortem. La république maçonnique qui nous gouverne, dont la haine pour le prêtre, est une des pensées majeures, encourageant la déchristianisation de la France, la déshistoricisation de sa population, réduisant notre passé à deux siècles de marchandages, d'obscurantisme positiviste (1), celui-ci a osé, hier soir, par la voix de son maître, affirmer que ce crime, c'était "profaner la République". Profaner ? Comment cela se peut-il ? Qu'y a-t-il de sacré dans ce régime dont l'histoire est un tissu d'inepties, une collection d'ignominies et un tableau de racailles corrompues (2) ? Où y a-t-il une quelconque spiritualité dans le jeu des pouvoirs et d'un régime qu'un profiteur éhonté dont se réclame l'actuel thuriféraire en chef qualifia de coup d'état permanent ? Comment le mépris du peuple par des gens de peu pourrait-il être sacré ? Si, au moins, à défaut de miracles, on avait au sommet de l'état Marc-Aurèle ou Cincinnatus, nous aurions moins de dégoût. Mais ce n'est pas le cas.

    On sent bien la gêne et les tentatives pour déminer le terrain. Mais ce ne sont que de piètres dialecticiens et Valls fait un aveu indirect quand il dit craindre une guerre de religions. Comment est-ce possible dans une République laïque que, paraît-il, le monde entier nous envie sans que nul ne veuille en faire le fondement de sa pensée politique ? Il est vrai que la laïcité en question a d'abord été une arme pour détruire l'église catholique et si elle avait mis autant de zèle à mater ces trente dernières années les exigences politiques de l'islam qu'elle en a mis pour pétrifier la pourpre cardinalice, nous n'en serions sans doute pas là.

    Ceux qui pensent que le chapelet des valeurs républicaines impressionne des engagés qui placent Dieu hors de tout sont des idiots, des fous dangereux. On n'oppose pas à une revendication politique confondue avec des appuis spirituels (dont je ne discute pas ici la pertinence. Ce qui prime, c'est la logique combinatoire) des principes matérialistes et bassement juridiques par lesquels nous nous affaiblissons terriblement (3). Après le Bataclan, le leitmotiv était superbe : "nous retournerons au concert et nous siroterons à nouveau en terrasse." Voilà  de quoi durcir la démocratie, politiser les foules et rendre spirituels le troupeau d'abrutis festifs qui rythment leurs existences avec Facebook, Instagram, Pokemon-Go, les Nuits sonores, Harry Potter, les rails de coke, Adopteunmec et j'en passe, dont le rapport au monde n'excède pas le temps de leur propre mémoire, et qui disent ce qu'ils pensent avec d'autant plus de facilité qu'ils ne pensent rien.

    Nous ne pourrons éternellement nous aveugler, en réduisant la spiritualité à un choix consumériste et prétendument démocratique, où le religieux est soit une grossièreté, soit un paramètre de l'expression individuelle : aujourd'hui bouddhiste, parce que c'est tendance, comme le tatouage, demain animiste, après-demain macrobio ou je ne sais quoi, au gré de l'influence des gens qui comptent ou des progrès de la science qui anéantit l'homme par le biais de la bio-politique (4).

    Il y a un siècle et un peu plus, à des titres divers, Bloy, Barrès, Huysmans, Proust ou Péguy sentaient le gouffre d'un abandon pluri-séculaire. Mais sans doute est-ce déjà Chateaubriand, à la fin des Mémoires, qui sonnait avec ardeur le tocsin, ce cher Chateaubriand dans la prose duquel, pour l'heure, je me réfugie. Voici ce qu'il écrit, dans le quatrième tome de son œuvre majeure. Le chapitre s'intitule "L'idée chrétienne est l'avenir du monde".

     

     

    "En définitive, mes investigations m'amènent à conclure que l'ancienne société s'enfonce sous elle, qu'il est impossible à quiconque n'est pas chrétien de comprendre la société future poursuivant son cours et satisfaisant à la fois ou l'idée purement républicaine ou l'idée monarchique modifiée. Dans toutes les hypothèses, les améliorations que vous désirez, vous ne les pouvez tirer que de l'Evangile.

    Au fond des combinaisons des sectaires actuels, c'est toujours le plagiat, la parodie de l'Evangile, toujours le principe apostolique qu'on retrouve: ce principe est tellement ancré en nous, que nous en usons comme nous appartenant; nous nous le présumons naturel, quoiqu'il ne nous le soit pas; il nous est venu de notre ancienne foi, à prendre celle-ci à deux ou trois degrés d'ascendance au-dessus de nous. Tel esprit indépendant qui s'occupe du perfectionnement de ses semblables n'y aurait jamais pensé si le droit des peuples n'avait été posé par le Fils de l'homme. Tout acte de philanthropie auquel nous nous livrons, tout système que nous rêvons dans l'intérêt de l'humanité, n'est que l'idée chrétienne retournée, changée de nom et trop souvent défigurée: c'est toujours le Verbe qui se fait chair !

     Voulez-vous que l'idée chrétienne ne soit que l'idée humaine en progression ? J'y consens; mais ouvrez les diverses cosmogonies, vous apprendrez qu'un christianisme traditionnel a devancé sur la terre le christianisme révélé. Si le Messie n'était pas venu, et qu'il n'eût point parlé, comme il le dit de lui-même, l'idée n'aurait pas été dégagée, les vérités seraient restées confuses, telles qu'on les entrevoit dans les écrits des anciens. C'est donc, de quelque façon que vous l'interprétiez, du révélateur ou du Christ que vous tenez tout; c'est du Sauveur, Salvator, du Consolateur, paracletus, qu'il nous faut toujours partir; c'est de lui que vous avez reçu les germes de la civilisation et de la philosophie.

    Vous voyez donc que je ne trouve de solution à l'avenir que dans le christianisme et dans le christianisme catholique; la religion du Verbe est la manifestation de la vérité, comme la création est la visibilité de Dieu. Je ne prétends pas qu'une rénovation générale ait absolument lieu, car j'admets que des peuples entiers soient voués à la destruction; j'admets aussi que la foi se dessèche en certains pays: mais s'il en reste un seul grain, s'il tombe sur un peu de terre, ne fût-ce que dans les débris d'un vase, ce grain lèvera, et une seconde incarnation de l'esprit catholique ranimera la société.

    Le christianisme est l'appréciation la plus philosophique et la plus rationnelle de Dieu et de la création; il renferme les trois grandes lois de l'univers, la loi divine, la loi morale, la loi politique: la lois divine, unité de Dieu en trois essences; la loi morale, charité; la loi politique, c'est-à-dire la liberté, l'égalité, la fraternité.

    Les deux premiers principes sont développés; le troisième, la loi politique, n'a point reçu ses compléments, parce qu'il ne pouvait fleurir tandis que la croyance intelligente de l'être infini et la morale universelle n'étaient pas solidement établies. Or, le christianisme eut d'abord à déblayer les absurdités et les abominations dont l'idolâtrie et l'esclavage avaient encombré le genre humain."

     

     

    (1)Je renvoie par exemple au clip de campagne de l'anaphorique présidence pour qui tout commence à la Révolution, à ce moment béni où l'on massacra justement des prêtres...

    (2)Le lecteur aura le loisir de se pencher sur ce que furent les scandales, les compromissions et les basses œuvres du pouvoir depuis 1870. L'exemplarité républicaine à l'aune des III et IVe versions, voilà bien une sinistre escroquerie.

    (3)C'est la ligne de conduite de l'insuffisance présidentielle : ne pas sortir des valeurs de liberté dont nous serions les porteurs universels. Dès lors, pourquoi un état d'urgence ? Pourquoi jouer sur les mots, quand l'état d'exception est, depuis longtemps, la règle, au profit exclusif d'intérêts privés et commerciaux ? Mais je doute fort que l'énarchie au pouvoir ait lu Carl Schmitt, et moins encore Giorgio Agamben.

    Quant à un exemple de faiblesse, sur le plan juridique : une preuve grandiose. La condamnation de la Norvège dans le procès que Breijvik a mené contre ce pays, pour traitement inhumain. Il est certain que c'est inadmissible de vouloir brusquer un individu qui pratique la tuerie collective et le salut hitlérien !

    (4)Dont Foucault (quel paradoxe !) esquissa l'horreur. Mais depuis, il y a mieux à lire : Giorgio Agamben ou Céline Lafontaine., par exemple.

  • L'obstination

    Alors qu'il était ambassadeur à Rome, Chateaubriand envisagea un temps d'être inhumé dans cette ville, et plus précisément à Saint-Onuphre, là même où Le Tasse, après avoir si longtemps vécu dans le couvent adjacent, a sa sépulture. La proximité même de ce grand écrivain seyait à l'insigne mémorialiste.

    "Si j'ai le bonheur de finir mes jours ici, je me suis arrangé pour avoir à Saint-Onuphre un réduit joignant la chambre le Tasse expira. Aux moments perdus de mon ambassade, à la fenêtre de ma cellule, je continuerai mes Mémoires. Dans un des plus beaux sites de la terre, parmi les orangers et les chênes verts, Rome entière sous mes yeux, chaque matin, en me mettant à l'ouvrage, entre le lit de mort et la tombe du poète, j'invoquerai le génie de la gloire et du malheur."

    Le Tasse, dans une représentation très romantique, synthétise à la fois la grâce de la création et le malheur de l'artiste dans un monde qui le persécute. C'est un poncif des Mémoires. Il y a donc, en partie, une raison démesurée à cet attrait pour la tombe romaine, et spécialement dans cet endroit. Cela n'exclut pas une certaine sincérité du projet (ou du moins de l'imaginaire qu'il suscite).

    Mais, on le sait, Chateaubriand n'en fit rien, quoiqu'une plaque évoque ce désir. À la même époque, en effet, il commence les discussions avec les autorités de Saint-Malo, pour obtenir le droit d'être enterré sur sa terre natale. Elles aboutiront un peu plus tard et ce que nous connaissons aujourd'hui sera prêt en 1838, dix ans avant la disparition de l'écrivain.

    Il préfère donc le Grand Bé et le repos solitaire face aux remparts de Saint-Malo, ce qui ne diminue en rien son sens du spectaculaire et d'aucuns diront son orgueil et sa vanité.

    Si l'on veut bien se débarrasser de ces considérations morales sur la prétention de François-René, prétention somme toute relative quand on considère l'ego des médiocrités qui nous gouvernent et celui des nullités qui décryptent le monde dans les médias, si l'on s'en tient, au-delà du génie et du souffle des lieux, les pentes du Gianicolo et le promontoire maritime, à la radicale opposition du symbole, on ne peut qu'être touché par le choix de l'écrivain. Face à la double ostentation du mythe, celui de la Ville éternelle, de Rome comme berceau de ce que nous sommes, celui de l'écriture, de la parentèle littéraire où se mélangent admiration et rivalité, se dressent l'attachement indélébile à l'enfance, à l'habité, et le sens serein des racines. Après tant de vicissitudes et de voyages, après tant de bouleversements et d'aventures, le Grand Bé fixe pour l'éternité le grave témoignage de la profondeur d'un homme pour lequel l'histoire propre a croisé, sans jamais être défaite par elle, l'Histoire de son temps. Saint-Malo n'est pas qu'une péripétie de la naissance, ou le siège mythifié/mystifiant d'une mise en scène de soi (comme on sait si bien le faire aujourd'hui). Qu'on relise simplement le cinq premiers livres des Mémoires d'Outre-tombe. La ville natale demeure le port d'attache, et le chant de l'âme.

    Sur ce point, Chateaubriand est un enraciné, un voyageur sans oubli du point où il est parti, et où il a vécu. Son envie de connaître le monde, d'y tracer son chemin ne le font jamais abandonner ou renier son enfance. Pour être, d'une certaine manière, un cosmopolite, il demeure à jamais malouin. Ce lien est serein et ferme. Il n'a pas cette tournure qui désormais abîme le monde, cette revendication idiote et fantasmée qu'on entend si souvent, autour des origines familiales. Car l'origine comme fin n'a de sens que si on y a des souvenirs profonds et construits. Non lorsqu'on ne connaît ce lieu que par l'acte de naissance des parents, voire des grands-parents, ou comme villégiature d'une quinzaine l'an, l'été. Généalogie réelle pour une culture de pacotille, une revendication creuse. Glorification du lieu par le biais d'un maillot de foot. Langue à moitié connue sans y afférer l'art qui devrait s'y rattacher. Et pour le pire des cas, sépulture en une terre quasi inconnue. Le monde présent veut des citoyens du monde capables de détruire et de vilipender le lieu où ils sont nés, capables de jouer aveuglément avec une terre à demi étrangère. De tout cela naît des orphelins de la pensée, vindicatifs et affaiblis. On les nourrit de fantasmes dérisoires qui mettent à vif une frustration glaçante. Tout autant qu'on nous serine avec la citoyenneté du monde, on déracine doublement les individus. Ils n'ont rien là-bas. Ils ne construisent rien ici.

    Nul doute que Chateaubriand ait aimé Rome, se soit senti romain et que la tentation ait été forte de satisfaire sa grandeur littéraire. Mais il ne devait pas au Capitole et à Saint-Pierre ce qu'il avait reçu des douceurs de l'église Saint-Vincent et des déambulations sur les remparts. La tombe si particulière du Grand Bé peut offenser l'égalitarisme contemporain et la bouse républicaine. Ce n'est pas très important au regard de ce qu'elle signifie au profond : un retour modeste à la terre plutôt que la gloire aux yeux du monde, et la paradoxale humilité de s'en remettre à ce qui l'a précédé.

  • La leçon turque

    Erdogan a failli se faire renverser par un coup d'état. Le putsch militaire a échoué. L'inspiration kémaliste des opposants, devant le projet islamiste du président derrière lequel se cache un dictateur classique tel que sait en produire à la pelle la politique qui n'a que le Coran comme finalité, a été balayée, à la fois dans le pays, et dans les jugements qui ont été portés par les puissances spectatrices.

    L'Amérique d'Obama s'est empressée d'apporter son soutien au menacé. Oui, Obama, celui qui devait changer le monde, celui dont l'élection fit pleurer des journalistes ignares et des citoyens imbéciles, celui dont le bilan est désastreux, si l'on considère la situation de violence et de pauvreté qui sévit dans les classes les plus populaires de ce pays, à commencer par celles qui vivent dans les ghettos, cet Obama-là, dont il ne fallait pas être grand clerc pour estimer qu'il ne ferait rien d'autre que suivre la ligne américaine définie ailleurs que dans le bureau ovale, a défendu Erdogan. L'Europe a emboîté le pas, et dans l'Europe, les islamo-gauchistes au pouvoir ont évidemment payer leur écot. L'insuffisance présidentielle a applaudi des deux mains à la sauvegarde de la démocratie turque. Et depuis que le sieur Erdogan fait régner la terreur sous prétexte d'une reprise en main, emprisonnant, mettant à pieds, limogeant à tour de bras, c'est le silence radio. La possible élection d'un candidat d'extrême-droite en Autriche les émouvait davantage.

    Nul doute que pour les temps à venir, ils nous resserviront, pour la politique intérieure, le péril brun, la menace lepéniste et leur litanie sur le fascisme qui ne doit pas passer. Sauf s'il est vert. Et puisqu'on parle des Verts, rappelons qu'un cadre de EELV, Jean-Sébastien Herpin, après la tuerie d'Orlando, revendiquée par l'EI : "la différence entre La Manif pour tous et #Orlando ? Le passage à l'acte". On appréciera à sa juste valeur intellectuelle le parallèle entre des manifestants pacifistes, dont tous n'étaient d'ailleurs des catholiques, mais qu'on réduisit souvent à des cathos fachos intégristes, et les terroristes de l'EI. Quand la haine des curés atteint ce degré, il n'y a plus rien à espérer. Mais cet épisode n'est pas, loin s'en faut, une gaffe individuelle. La police fut autrement zélée avec ces manifestants-là et les veilleurs qui leur étaient affiliés qu'avec les imams salafistes et les radicaux du Croissant. Leur couardise devant la montée de l'islamisme est leur fond de commerce.

    Ce terreau-là sert donc à défendre Erdogan et à vouer aux gémonies Marine Le Pen. C'est, en quelque sorte, un anti-fascisme  (ou prétendu tel) à géométrie variable. Cette leçon me suffit pour savoir ce que je dois faire et qui je dois craindre. Il y a peu, c'était en 2012, Valls nous servait la version du loup solitaire et Merah était un "enfant perdu de la République". Le même nous sort aujourd'hui des fiches S par milliers. Mais il ne faudrait surtout pas faire d'amalgame, c'est-à-dire ne pas placer le débat sur le plan politique, surtout pas. Sauf pour les cathos.

    Pour finir sur une note turque, revenons à ce que disait Erdogan en 1996 : « Les minarets seront nos baïonnettes, les coupoles nos casques, les mosquées seront nos casernes et les croyants seront nos soldats. » C'est le même que Hollande and co protègent. Dont acte.

  • Le clair

    Au rez-de-chaussée des villes, les habitats donnant sur la rue parent leurs fenêtres de lourds voilages, ou de verres dépolis, allant jusqu'aux vitres teintées,

    alors que toi, l'ami, lorsque tu te lèves, face à la grande baie de ta chambre, non loin de la Varde, où Chateaubriand venait pleurer ses amours malheureuses, tu regardes, nu comme un ver, selon les bonheurs des saisons, le jour venteux, le chapelet des nuages, ou le soleil froid qui amorce la mer...

     

     

  • Par défaut

    Il aimait bien cette idée de tout arrêter, de tourner la page, juste pour sentir l'effroi, ou le soulagement, qu'il y avait derrière, comme l'imaginaire d'un film ressemblant à s'y méprendre au scénario de Barbe-bleue.

    Ce n'était pas à proprement parler un désir, plutôt une tentation : d'en finir. Et pour plus d'exactitude, avec tout l'élan métaphorique qui sied, de mettre les voiles. Ne pas annoncer simplement qu'il baissait le rideau, mais qu'il allait voir ailleurs, dans un univers solitaire, pour se refaire une santé, anonyme et silencieux.

    L'usure : à la fois la fatigue, et le prix exorbitant que l'on paie

    et lui avait envie de perdre tout crédit, de ne plus circuler entre les rangs. Il n'y avait rien d'héroïque à être traversé d'une telle fébrilité.

    Il aimait bien cette mortalité soudaine de l'envie, en ces temps épuisants où il fallait être fort, lourd, énergique, affamé, etc., etc., etc.

    La volatilité est une propriété qui le faisait rêver, l'une des ultimes aventures contemporaines, comme le feu de l'orage cinglant le haut du mât, sans laisser de souvenirs, juste une impression, une sensation intime, pour laquelle on chercherait en vain le moindre mot...

  • L'époque : de la disparition d'Yves Bonnefoy

    La disparition d'Yves Bonnefoy passera en silence. Les poètes ne sont rien. Déjà, au début de l'année, celle de Pierre Boulez ne valut rien d'autre qu'une annonce sommaire. Nul besoin d'épiloguer. Ainsi va le monde.  Il n'est pas ici question de gloire ou de reconnaissance mais de représentation. Le XIXe siècle bourgeois et ventripotent ne pouvait passer outre le verbe hugolien, jusque dans ses outrances, ses répétitions et ses facilités. Si le verbe n'était plus chair, il était encore dans le temps de l'incarnation. Le théâtre du monde se donnait encore le plaisir de s'émanciper dans des figures. Booz endormi parlait certes une langue lointaine mais que la modestie de chacun révérait, tenait à distance. La littérature est à ce prix : que l'on sache se tenir coi et respectueux devant ce qui n'est pas la voix de la tribu. Mais ce temps est révolu. La grâce démocratique n'a cure d'autrui, et plus encore d'un autrui dont le phrasé nous regarde comme une énigme. Ainsi en était-il de l'écriture de Bonnefoy... Elle mesurait cette infinie licence permise à qui se bat contre la langue, en s'appuyant sur elle. Combat à la fois ombrageux et insoluble, que réprouvent les temps contemporains d'une syntaxe simplifiée et d'un sens évident.

    Yves Bonnefoy meurt dans l'indifférence et ce n'est pas tant la dimension personnelle, la question de la reconnaissance, qui est en jeu, que l'obséquiosité des hommages faux, des métaphores creuses qui essaieront de combler le vide qui entoure de facto la littérature exigeante. L'hermétisme n'est bon désormais que pour les cénacles économiques qui nous chassent de la maison commune. Le poète est relégué au rayon des fantaisies. Yves Bonnefoy et son expérience de langue et de l'art sont des curiosités, au sens où l'on parlait des cabinets de curiosités au XVIIIe siècle : un fatras de singularités que l'on admire sans rien vraiment y comprendre.

    La médiocrité crasse du pays qui reste le mien se vérifiera dans les deux jours prochains, par le silence officielle que cette disparition suscitera. Le vélo et le foot sont bien plus précieux. Inutile d'en parler. Mais souvenons-nous que le Chili, ce pays secondaire qui devrait prendre exemple sur le phare hexagonal censé inspirer la planète entière, le Chili, dis-je, décréta trois jours de deuil national quand Claudio Arrau décéda. Il y a des jours où l'on se sent chilien...

     

  • En nous

    C'est bien l'altérité, celle dont parle si justement Lévinas, de ce visage qui continue de vivre en nous, malgré le lointain, le silence ou la disparition, de ce visage que le temps singulier n'altère pas, comme un suaire faisant encoches dans le présent.

    Elle arrache de la sollicitude affectée et de la comptabilité des rendez-vous, quand tant, au jour le jour, de masques nous entretiennent sans fond.

    Toutes les biométries du monde n'emporteront jamais la beauté sereine de ce visage, vivant dans le territoire entier de notre corps, se déplaçant du cœur de notre existence jusqu'à l'épiderme.

    Ce qui fait de toi une vérité. Alétheia : chez les Grecs, la suppression de l'oubli...

  • De quoi Juppé est-il le nom ?

    Le Brexit vaut moins pour le résultat dont il procède que pour les réactions qu'il suscite. C'est sur ce plan-là, une fois que justement le choix des urnes a été proclamé que l'on voit les langues se délier et l'art de la communication prendre bizarrement ses quartiers d'hiver pour une révélation sublime des considérations profondes des classes dirigeantes, qu'elles soient politiques, économiques ou intellectuelles.

    Tout procède d'abord de l'appréciation référendaire. C'est l'un des pièges subtiles que les prétendues démocraties ont tendus à la population pour se revêtir des habits de la liberté. Le referendum, c'est la parole donnée au peuple, une sorte d'opération fondamentale par quoi le lien entre les citoyens et leur(s) dirigeant(s) se réaffirme ou se consolide. Plus encore que les modes électifs classiques (présidentiel ou législatif, pour simplifier), le modus operandi serait le moyen suprême de vérifier sa légitimité. La plus belle preuve de cette lecture, pour ce qui concerne la France, renvoie à l'exemple gaullien (1). Devant le délitement du pouvoir pendant les événements de mai 68, de Gaulle voulut reprendre la main. Plus encore : il voulut vérifier la légitimité de son pouvoir. Le referendum sur le Sénat et la régionalisation n'était qu'un prétexte. Il le perdit. Il s'en alla. Cette manière de faire pourra surprendre les jeunes générations, tant elles sont habituées désormais à voir des sangsues politiques se déjuger et faire fi des scrutins auxquelles elles sont soumises, à commencer par le vote sur la constitution européenne de 2005. Peu leur chaut la défaite. Elles usent des artifices du sophisme le plus éculé pour justifier de leur maintien. Le peuple est bête. Son droit de vote ne peut être qu'un blanc-seing à leur doctrine, sans quoi ils (le peuple et le vote) ne servent à rien. Si vous avez une raison d'être, c'est en esclave zélé de leur grandeur de vue et de leur sens de l'avenir.  

    Ce qu'il y a d'évidemment singulier dans l'histoire, c'est le goût des élites bourgeoises et affairistes à jouer avec cette arme dont elles savent pourtant qu'elle n'est pas sans danger. Sur ce point, je crois qu'il ne faut pas trop se bercer d'illusions : les naïfs y voient un moyen de prendre la parole, d'avoir voix au chapitre (2). Pour certains, ce serait même un moyen révolutionnaire pour tout chambouler, ce dont témoigne en partie le dernier épisode du Brexit. Soyons plus circonspects et plus cyniques. Le recours référendaire a un petit air plébiscitaire. Dans le fond, le bourgeois libéral français qui nous gouverne a décapité un roi et se moque de Napoléon III mais, au fond, il a des aspirations de figure nationale comme seul pouvait en donner l'Ancien Régime. Dans tout républicain au pouvoir sommeille un royaliste honteux et un chef de guerre larvé (3). Le referendum n'est donc pas un acte où l'on s'en remet au peuple mais un moyen de vérifier qu'on peut en faire ce qu'on veut. En général, on s'arrange pour que tout se passe bien, mais il y a des ratés, quand des veilleurs, comme en 2005, se servent de la Toile pour contourner la propagande officielle politico-médiatique, torpiller les partis de gouvernement et 96 % des journalistes qui étaient en faveur du Oui.

    Les grands esprits ne sont pas bons joueurs. Ils n'aiment pas perdre et sont enclins à donner des leçons, à expliquer leur défaite par le manque de lucidité des autres, la démagogie ambiante et, même s'ils mettent des bémols, le déficit de conscience politique de ceux à qui on a accordé le droit de vote. Sur ce dernier point, j'opinerais aisément du chef, trouvant effectivement regrettable que ma voix se noie dans la bêtise massive de la démocratie politique. Mais le dire ainsi vous fait passer pour un immonde élitiste, un méprisant de première, voire un fasciste, alors que mon expérience du monde me permet de dire que c'est pourtant une des idées les plus répandues chez les citoyens : la tare du voisin est rédhibitoire et l'on se désole qu'il ait les mêmes droits que vous. L'éducation et l'hypocrisie masquent ces mauvaises pensées. C'est dommage. Très dommage.

    Revenons au Brexit vu par les grands esprits. Deux exemples suffiront. Le premier met en scène une idiote qui enseigne à Sciences-Po (4). Elle s'appelle Florence Faucher. Elle est spécialiste du Royaume-Uni et sur une chaîne d'info en continu, elle vient expliquer que les Anglais, à l'inverse des Ecossais et des Irlandais, sont peu au fait de l'UE, qu'ils en ont une connaissance très limitée, et que les interroger sur ce sujet, c'est douteux. Les différences de vote proviennent de cet écart d'éducation politique. Elle se demande même si on peut considérer ce referendum comme très démocratique. Pas moins. En clair, la voix au peuple (qui n'avait rien demandé, rappelons-le : cet événement procède d'abord d'une manipulation de Cameron pour pouvoir durer dans sa fonction de Premier Ministre), c'est d'abord produire une situation où triomphent les imbéciles. Pour que tout se passe au mieux et que la démocratie soit respectée, il aurait donc fallu que les Anglais (hormis les londoniens évidemment) ne votassent pas. C'est là l'antienne classique depuis trente ans des battus européistes, quand le troupeau ne va pas dans leur sens. Devant une telle outrance dans l'affirmation, qui mélange l'absence de fondement solide sur le plan intellectuel, le jugement à l'emporte-pièce et une conception pour le moins restrictive du vote démocratique, je me suis étonné (pas vraiment, avouons-le) du silence en studio. Eût-elle réclamé le retour du vote censitaire que nul n'aurait bronché. Ce qui était remarquable dans ce discours tenait en fait à ce qu'il procédait d'un glissement d'un fait (l'éloignement des Anglais de la question européenne) vers une interprétation juridico-politique qui voulait se donner toutes les apparences de la vérité, du bon sens et du droit. Cette sotte devrait aller en Afrique conseiller les tyrans au pouvoir, qui savent si bien organiser des élections truquées, ou les refaire selon leurs désirs. Elle serait sans aucun doute de bon conseil.

    Le deuxième exemple est celui d'Alain Juppé. Le meilleur d'entre nous. Ce jugement de Chirac éclaire d'emblée le personnage. Adoubé par un médiocre qui finit à l'usure à la Présidence, il ne peut, quoi qu'on en dise, voler sur les ailes de la pensée, comme disait Platon. Alain Juppé... L'homme d'état, qu'on nous vend pour 2017, et pour lequel les électeurs de gauche iront voter par peur du fascisme aux portes de Paris. Il fut Premier Ministre et balayé par la rue, comme le grand vent renverse les poubelles. Il fut condamné. Il s'exila au Canada, mais revint, pour finir ministre des Affaires Etrangères de Sarkozy. Bref, un homme de haute stature, dont on vante la rigueur, la raison, l'intelligence. Il a beau s'acoquiner avec un iman de l'UOIF, il est formidable, et la France entière attendait sa réaction sur le Brexit. Elle se passa en deux temps. Il a d'abord tiré à boulets rouges sur l'Europe lointaine, bureaucratique, quasi déshumanisée. C'était très drôle, intellectuellement, de voir ce penseur reprendre les arguments des pourfendeurs de la machine infernale dont il louait les mérites il y a peu. Sans doute pris par le temps, il n'avait pas eu le temps de consulter un spin doctor. Mais l'animal politique s'est vite ressaisi et lorsque la question d'un possible referendum en France s'est posée, il est vite monté aux créneaux. Dans une interview au Monde, il dit ceci : « Organiser un référendum en France aujourd'hui serait totalement irresponsable ». Il ajoute  : « Je ne suis pas contre un référendum – ce serait paradoxal pour un gaulliste –, mais je pense qu'une telle consultation populaire se prépare ». Bel exercice de casuistique. Ne pas être contre un principe (le referendum) mais en contester le besoin (aujourd'hui), sous couvert d'une volonté qui ne dit pas son nom : faire que tout se passe comme il l'entend, par le biais d'une propagande adéquate, ce que révèle l'idée d'une préparation au vote. Magnifique jeu d'équilibriste qui montre à quel point Juppé n'a rien compris à ce qui se passe. A-t-il jamais rien compris d'ailleurs, en petit apparatchik de la mare politique qu'il est ? L'irresponsabilité dont il parle, elle est d'abord la sienne. Il ne peut se dédouaner d'avoir donné les clefs de l'Europe à des affairistes libéraux faisant allégeance aux Etats-Unis, dont le seul objet est de détruire l'Europe, ses fondements historiques, ses racines chrétiennes, et plus particulièrement catholiques, de déraciner les individus, de déterritorialiser une culture pour l'intégrer dans une idéologie cosmopolite qui n'a de sens que pour une petite élite. En fustigeant l'éventuelle irresponsabilité référendaire, il adopte la posture de la raison. Mais quid de l'engagement pour faire gagner la raison ? Que ne s'est-il exprimé haut et fort pour le Remain, si le sort de l'Europe était en jeu ? Que n'a-t-il franchi la Manche pour assurer les Anglais d'un soutien de poids, puisqu'il se voit déjà l'Elysée ? Il n'a pourtant rien fait. Il est resté sur son quant-à-soi, dans ses manigances hexagonales et ses querelles d'investitures et de primaires. Il est demeuré le médiocre hautain que nous avons toujours connu, qu'une réussite à des concours ardus, dans sa jeunesse, a gonflé d'orgueil et de prétention. Il n'a certes pas le visage avenant de Chirac, ni les manières teigneuses de Sarkozy. Il a quelque chose de balladurien. Confit et poussiéreux, il descend de son Olympe pour dire la bonne parole. Il est sentencieux et satisfait et toujours prêt à rejeter sur autrui les fautes dont il est en partie coupable. Il disserte sur le Brexit et sur les conséquences du referendum avec une conscience bureaucratique toute balzacienne et une inquiétude d'Iznogoud qui sent l'opportunité de devenir calife à la place du calife. On entend dans son argument de l'irresponsabilité l'angoisse d'une fausse manœuvre qui viendrait mettre à bas l'échafaudage de ses ambitions politiques. 

    C'est justement de cette incurie intellectuelle, de ce mépris pâlement aristocratique qu'une partie importante de la population souffre, et qui explique ses désirs dits populistes, lesquels ne sont essentiellement fondés que sur un besoin de reconnaissance, un respect de la parole donnée et un langage de vérité. Alain Juppé, mais il n'est pas le seul, a encore une fois montré qu'il n'avait que faire de ceux qu'il prétend défendre. Son nez gaullien est un postiche. Il n'est qu'une des membres actifs d'une idéologie qui veut notre mort morale et intellectuelle. Le mépris qu'il ne peut s'empêcher d'afficher, malgré tous ses efforts, est une des causes du vote protestataire. Tellement imbu de lui-même, il ne comprend d'ailleurs pas que ce vote s'arme chaque jour davantage d'un substrat idéologique qu'il faudra bien prendre en compte.

    Pour l'heure, les critiques autour du referendum anglais souligne combien la défiance des élites pour le droit des peuples à s'exprimer est un problème majeur de nos prétendues démocraties. Il ne suffit pas de promettre une inflexion dans le modèle européen qui sévit depuis quarante ans. C'est tout le système instauré sous Jacques Delors qui est en cause. Le mauvais exemple anglais, comme il y eut un mauvais exemple français en 2005, dans le jugement moral qu'y associent les responsables politiques au pouvoir, prouve que le droit de vote n'est pas tant un droit qu'un devoir, un devoir de bien voter, c'est-à-dire dans le sens de l'Histoire telle que la conçoivent les européistes mercantiles avides de notre amnésie culturelle.

     

    (1)Faisons ici une différence de taille, dans le lexique, entre gaulliste et gaullien. Le gaulliste se réclame du général de Gaulle. C'est un estampillage, une marque que s'arroge tel ou tel pour pouvoir justifier de son accent ou de l'inspiration qui motive son action. N'importe qui peut se prétendre gaulliste. Prendre en est que des traitres à la nation comme Chirac, Juppé, Fillon ou Le Maire se réclament du gaullisme. Leur gaullisme est un cache-misère pour masquer leur esprit de collabos européistes. Le gaullien, lui, n'oublie pas les mots du résistant dans ses Mémoires :"Toute ma vie, je me suis fait une certaine idée de la France. Le sentiment me l'inspire aussi bien que la raison. Ce qu'il y a en moi d'affectif imagine naturellement la France, telle la princesse des contes ou la madone aux fresques des murs, comme vouée à une destinée éminente et exceptionnelle. J'ai d'instinct l'impression que la Providence l'a créée pour des succès achevés ou des malheurs exemplaires. S'il advient que la médiocrité marque, pourtant, ses faits et gestes, j'en éprouve la sensation d'une absurde anomalie, imputable aux fautes des Français, non au génie de la patrie  "se fait une certaine idée de la France". Sur ce point, les choses sont claires. Le dernier politique d'entre eux fut Philippe Séguin, lequel fut l'adversaire désigné par François Mitterrand au moment du traité de Maastricht (et reconnaissons alors au Florentin d'avoir mesuré combien l'urgence était de terrasser une figure possiblement historique), lequel fut aussi abandonné par le minable corrézien qui se rallia au "oui" par opportunisme politique, dans l'espoir (qui se transforma) d'une accession à la présidence.

    (2)Et non droit au chapitre. Mais ceux qui ont de la culture religieuse savent d'où vient l'expression...

    (3)Hollande trahit sa normalité quand il se donne des allures de chef des armées. Il frétille, sent l'odeur de la poudre, le goût des noms de bataille. C'est là qu'il est le plus ridicule, d'ailleurs.

    (4)Nid à crétins solennels qui ont au printemps de cette année organisé un "jour du voile", pour que l'on comprenne ce que cela faisait d'être voilée. Plutôt que de se la jouer ouverts et cosmopolites sans quitter les beaux quartiers de Paris, je les aurais bien invités à partir dans les terres de Boko Haram, de l'EI ou en Arabie Saoudite, pour qu'ils vivent le monde plutôt que de le considérer abstraitement. Ils auraient pu se proposer en monnaie d'échange comme les lycéennes enlevées et réduites à l'esclavage sexuel.