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off-shore - Page 68

  • Depluloin (qu'on s'en souvienne)

    Dominique Chaussois est mort. Son personnage, Depluloin, nous reste seul, et l'adresse de son blog, Jamais de la vie, est le dernier pied de nez qu'il nous envoie.

    Nous ne nous sommes jamais vus, jamais parlés. Tout juste avons-nous échangé quelques mails et plutôt que de broder, voici : à un remerciement d'avoir évoqué son si délicieux univers, je lui avais répondu ceci, le 27 décembre dernier : 

    Cher Dominique Chaussois,

    J'ai fait référence à votre blog parce que j'y trouve un "angle" sur le monde une "singularité" qui n'a rien à voir avec le commun "décalé" dont on nous rebat les oreilles. 
    Vous avez un sens de l'"anecdote" que je n'aurai jamais (c'est ainsi) et j'entends par "anecdote" le sens qu'il avait au XVIIe, d'"histoire secrète". Il y a dans vos billets un secret qui file son chemin. On croit que l'on va rire un peu (ou beaucoup), et il m'arrive de rire beaucoup, mais ce n'est pas le plus important. Le plus important est dans la simplicité d'exposition de ce qui ne va pas vraiment tout en ayant l'air d'aller. Et votre modestie dût-elle en souffrir, monsieur Depluloin (déjà ça, il fallait oser), je ne trouve que chez vous cette égratignure du presque-rien.

    Bien à vous.


    Dominique Chaussois avait un monde et une voix, comme on en croise très très peu dans la blogosphère. Ce n'est pas sa disparition qui me saisit (laissons à ses intimes ce chagrin qu'il ne faut pas galvauder...) mais la soudaine et étrange conscience que dorénavant ce territoire qui était le sien ne viendra plus marquer son encoche dans mon éphéméride, que son esprit subtil et facétieux n'ajoutera plus rien à ce qui est déjà.

    C'est aussi cela, le monde : une histoire de phrasé, de chemin de traverses, de détours. Un style. Des petits cailloux (ou des billes de verre) au fond de la poche, inestimables...

  • Parmi d'autres...

    neige.jpg

     

    Il y avait, pour lui, une certaine sérénité à s'être rendu compte, au regard de cette contemporaine lubie de l'amour à tout prix, des sentiments en étendard, qu'il devait une belle part, et peut-être le meilleur de ce qui l'avait forgé, à ceux avec lesquels il n'avait eu que des liens raisonnés, raisonnables, institutionnels, un peu froids même, ou passagers, furtifs, comme des parenthèses.

    Ce n'était pas des figures qui l'étreignaient. Il en parlait peu, voire jamais. Elles n'avaient pas l'éclat des amantes ou les passions, vécues, parfois phantasmées en d'autres temps, enserrées dans une mythologie puérile. Les amours, les amitiés à la vie à la mort, les affections, électives ou non... Certes. Mais quid de celui qui, dans sa blouse grise, lui avait appris à lire et à écrire, de celui qui avait dit non,  posément, devant ses pensées échevelées, à l'emporte-pièce, de celui qui le laissa harassé d'une nuit de discussion dans un train (il est descendu en urgence et n'est plus qu'un prénom), de la vieille libraire qui, beauté du hasard, avait pensé à lui ce matin-là, en recevant le dernier Fuentes, de ceux qui ne lui avaient rien confié qu'un certain sourire ironique, dans un musée, devant la énième obscénité de Balthus (et ils voguèrent de salle en salle, sans rien dire ni se revoir), de cet autre qui jubilait en cépages, terroirs, robes, métaphores (tous les sens convoqués), lui donnant le goût du vin, du médecin de famille qui traitait si vite son allergie pour batailler une demi-heure sur la grandeur de Napoléon (Cette fois-là, il revenait juste de Sainte-Hélène), du vieux qui s'était assis sur le banc, à côté de lui, devant Santa Maria del Carmine, et lui avait dit, dans un phrasé cahotique (il comprenait un mot sur deux), l'histoire du bâtiment, sa propre histoire en fait, sa vie (sans outrepasser sa figure de paroissien. Était-il marié, veuf, célibataire ? Il parlait de Dieu.)...

    Quid de tous ceux dont nous croyions n'attendre rien de décisif et qui nous ont laissé, par le plus curieux des cheminements, parfois, ce que nous sommes...

    Photo : X

  • d'Outre-tombe, justement...

     

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    Considérant la nécessaire et urgente éradication de cette suprême hérésie libertaire qu'est le catholicisme, il faudrait toute affaire cessante que les Femen et leurs affidés gaucho-socialistes entrent dans les librairies hexagonales, aillent au rayon littérature française (1), se saisissent des exemplaires (tous, tous, absolument tous !) des Mémoires d'outre-tombe de Chateaubriand. On y trouve en effet des pages écœurantes, d'une religiosité qui dépasse l'entendement. Une prose quasi apostolique qui révulse. 

    Ainsi les lignes qui suivent où l'affreux malouin évoque la flèche de l'église Saint-Vincent comme d'un phare dans la tempête. Devant une telle absurdité, l'autodafé s'impose, et vite. En attendant que l'on dresse des bûchers et que Chateaubriand ne finisse en cendres, place au génie chrétien de François-René (2)



    "Durant les jours de fête que je viens de rappeler, j'étais conduit en station avec mes sœurs aux divers sanctuaires de la ville, à la chapelle de Saint-Aaron, au couvent de la Victoire ; mon oreille était frappée de la douce voix de quelques femmes invisibles : l'harmonie de leurs cantiques se mêlait aux mugissements des flots. Lorsque, dans l'hiver, à l'heure du salut, la cathédrale se remplissait de la foule ; que de vieux matelots à genoux, de jeunes femmes et des enfants lisaient, avec de petites bougies, dans leurs Heures ; que la multitude, au moment de la bénédiction, répétait en chœur le Tantum ergo, que dans l'intervalle de ces chants, les rafales de Noël frôlaient les vitraux de la basilique, ébranlaient les voûtes de cette nef que fit résonner la mâle poitrine de Jacques Cartier et de Duguay-Trouin, j'éprouvais un sentiment extraordinaire de religion. Je n'avais pas besoin que la Villeneuve me dît de joindre les mains pour invoquer Dieu par tous les noms que ma mère m'avait appris ; je voyais les cieux ouverts, les anges offrant notre encens et nos vœux ; je courbais mon front : il n'était point encore chargé de ces ennuis qui pèsent si horriblement sur nous, qu'on est tenté de ne plus relever la tête lorsqu'on l'a inclinée au pied des autels.

    Tel marin, au sortir de ces pompes, s'embarquerait tout fortifié contre la nuit, tandis que tel autre rentrait au port en se dirigeant sur le dôme éclairé de l'église : ainsi la religion et les périls étaient continuellement en présence, et leurs images se présentaient inséparables à ma pensée. À peine étais-je né, que j'ouïs parler de mourir : le soir, un homme allait avec une sonnette de rue en rue, avertissant les chrétiens de prier pour un de leurs frères décédé. Presque tous les ans, des vaisseaux se perdaient sous mes yeux, et, lorsque je m'ébattais le long des grèves, la mer roulait à mes pieds les cadavres d'hommes étrangers, expirés loin de leur patrie. Madame de Chateaubriand me disait comme sainte Monique disait à son fils : Nihil longe est a Deo : "Rien n'est loin de Dieu." On avait confié mon éducation à la Providence : elle ne m'épargnait pas ses leçons."


    (1)déjà l'intitulé est douteux : "littérature française". Cela pue le nationalisme à cent mètres. C'est nationaliste, putride et facho. La désormais si magique "littérature-monde", voilà la vérité des temps futurs...

    (2)Mais il y aura bien un de ces multiples génies de la critique moderne (et postmoderne), tendance structuro-lacano-marxiste pour nous expliquer que l'énoncé "Chateaubriand est un écrivain chrétien" est une pure invention du lobby papal...


    Photo : X

  • Mozart, en ferveur...

    En matière de chant choral, je ne connais rien approchant ce qui suit, plus encore dans la version proposée. C'est Mozart, l'Introitus et le Kyrie du Requiem, ainsi que Karl Böhm et le Philarmonique de Vienne le magnifient. Quand d'autres y vont au galop (à la manière du si vanté Harnoncourt), Bohm délie avec mesure toute la grandeur spirituelle de cette musique. Le délicat Dominique Autié invoquait au sujet de cette version "la nécessité de la lenteur". Pour être pénétré de ce qui nous dépasse, croyant ou pas. Et se taire...


  • Le bon plaisir des uns...

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    Il y a quelque sublimité à voir les progressistes de gauche (pléonasme...) se tourner vers les conservateurs anglais pour justifier du bien fondé de leur loi du «mariage pour tous»... Il est très drôle (mais l'ironie n'est pas tant grinçante que funeste) de prendre modèle sur la modernité britannique en matière de mœurs, de contempler le Royaume-Uni comme la voie royale d'un progrès sociétal à même de rendre heureux les si multiples segments de la société. La paupérisation des classes laborieuses, l'horreur social si souvent rappelé par Ken Loach, le thatchérisme étendu au New Labour, le communautarisme terrifiant, cela donne envie, en effet, qu'on appelle Cameron et sa clique à la rescousse... Sauf à vouloir activer davantage la décomposition du monde, je ne vois pas...

    Car c'est bien là l'escroquerie ultime du mariage pour tous : il n'est qu'un élément supplémentaire d'une théorie marketing de la segmentation. La victoire apparente de la liberté à accorder à l'infini des droits, qui sont autant de possibilités de se soustraire à l'horizon commun, cette victoire n'est qu'un enterrement de première classe. En démultipliant les cellules de légitimité, en reconnaissant à l'infini ce droit d'être-soi, on délite la pensée sociale au profit (et l'expression est plus que jamais approprié) d'un nombrilisme qui veut à la fois démolir les institutions et les mots (1), qui veut se vivre soi, en dehors de toute allégeance, à l'exclusion de toute volonté dont il ne serait pas l'unique détenteur. C'est le bon plaisir du roi, l'accession, à l'ère pseudo-démocratique, d'une souveraineté individuelle qui ressemble à un rêve aristocratique.

    Il n'est pas étonnant que cette évolution soit portée par ceux, de droite et de gauche, placés sur l'échiquier politique selon les opportunités et les calculs stratégiques, qui n'ont in fine que les lois du marché comme référence. Dès lors, David Cameron devient, au nom de cette apparente défense des libertés, un homme dont on peut invoquer le courage et l'ouverture. Puisse-t-il se libérer rapidement pour venir battre le pavé parisien avec la tripotée de bobos gauchistes, de seins nus barbouillés des femen, de trotskos survivants et de libéraux open-mind. Je veux une photo : ce sera collector, comme on dit...

    Rappelons ce qu'écrivait Simondon, dans L'Individuation psychique et collective :

    «Une société dont le sens se perd parce que son action est impossible devient une communauté, et par conséquent se ferme, élabore des stéréotypes ; une société est une communauté en expansion, tandis qu'une communauté est une société devenue statique ; les communautés utilisent une pensée qui procède par inclusions et exclusions, genres et espèces ; une société utilise une pensée analogique au sens véritable du terme, et ne connaît pas seulement deux valeurs, mais une infinité continue de degrés de valeur, depuis le néant jusqu'au parfait, sans qu'il y ait opposition des catégories du bien et du mal, et des êtres bons et mauvais [...]»

    Il ne peut échapper que c'est bien ce glissement communautaire qu'on est en train de nous vendre, lequel glissement finira par être, en droit, le fer de lance de ceux qui n'ont pas la démocratie en héritage, ou qui voudrait en finir avec elle. Que l'on s'extasie tout à coup, à gauche, du miracle anglais (2), est une preuve supplémentaire que l'enjeu du mariage pour tous est d'une importance capitale. Cette loi est une bascule. Une bascule définitive dans l'horreur libérale. C'est bien pour cela, et les gauchistes n'en sont pas tous conscients (3), que l'invective est de mise, que la haine et l'outrecuidance des défenseurs de la loi sont portées à ce niveau, jusqu'à une cécité qui glace. Que les propos ahurissants d'un Pierre Bergé aient laissé de marbre les féministes (ou tout simplement les femmes) et les âmes bien nées de ceux qui sont évidemment de gauche (4) en dit long sur le terrorisme ambiant. Aller au bout, coûte que coûte... En appeler à la clairvoyance de Cameron, s'il le faut, à la retenue de Rajoy, à la démocratie argentine, fustiger le moindre catholique qui passe, se prendre pour un dreyfusard de la cause différentialiste face à d'obscènes réacs.

    Traiter l'opposant d'homophobe, de salaud d'homophobe, surtout, le nier, vouloir l'effacer du paysage, le reléguer... Et porter un tee-shirt avec la photo de Cameron, pourquoi pas ?

      

    (1)La dernière absurdité d'une élue socialiste en pointe sur l'affaire du mariage pour tous, de vouloir rebaptiser l'école maternelle, en est une preuve supplémentaire. Après la LTI dont parlait Viktor Klemperer, les errances de Nicolas Marr, les analyse de la LQR d'Eric Hazan, on continue : destructurer la langue, miner la sémantique, ruiner l'histoire...

    (2)Car on reluque aussi, en matière d'économie, vers la City et le gouvernement actuel se lance, avec le plus de discrétion possible, dans une politique de droite faisant singulièrement pâlir le conservatisme sarkozyen

    (3)Mais leur libertarisme bourgeois les y prépare pourtant. Il est «interdit d'interdire». Encore et toujours. 

    (4)Ou quand l'adverbe supposerait un excellence génétique cachée... Mais imaginons une seconde que ces propos eussent été tenus par un affreux réac et nous eussions eu des bataillons de révolutionnaires pour hurler au loup. Seulement, à ce point de décervelage, les femmes qui défendent le mariage pour tous ne sont même plus capables de relever l'insulte qu'on leur fait. Être gay friendly à tout prix, quitte à abandonner tout esprit critique...

     

  • La littérature dans le siècle (III) : extérieur

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    -C'est qui ?

    -Je sais pas ?

    -Une célébrité du coin, à coup sûr...

    -On doit pouvoir trouver sur ton Smartphone.

    -Ben ouais. Je mets quoi ?

    -Heu... Oxford, Mississippi, stat... Pas la peine, c'est écrit ?

    -Faulkner, William Faulkner. Un écrivain. Jamais lu...

    -Il devait aimer les bancs...

    -Et fumer la pipe...

     

     

     

     

  • La littérature dans le siècle (II) : terrasse

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    Qu'il est triste, vénérable Fernando, d'ainsi vous rencontrer, au détour d'une rue piétonne, sous un soleil un peu frais de Lisbonne (il ne pleuvait  pas comme sur ce cliché), dans une posture aussi grotesque (1), le genou replié, comme le ferait n'importe quel quidam affalé ; qu'il est triste de voir autant de gens passer devant vous, bruyants, indifférents, ignorants, peu importe, mais tous, et moi compris, comme de mauvais plaisantins, transformant l'intranquillité dont vous parlez si bien en une cacophonie de marchandage ; qu'il est triste de vous voir ainsi en terrasse, comme si vous étiez employé à haranguer le chaland, pour qu'il boive un verre dans ce café qui croit pouvoir, sans outrecuidance, se prévaloir des heures que vous y passâtes...


    (1)Pour vous consoler, mais cela peut-il se faire, sachez que des barbares, italiens ceux-là, ont agi de la même façon à Lucques, avec Puccini, et c'est d'ailleurs en le revoyant, lui, cet été que j'ai pensé à vous avec autant d'amertume...

  • La littérature dans le siècle (I) : intérieur

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    On aime statufier, c'est ainsi. Certains y verront une sorte d'académisme multi-séculaire. Pourquoi pas ? Pendant longtemps, ces œuvres ont servi de repères. Le citoyen, ou le simple voyageur, pouvait les admirer (ou en rire, qui sait ?) dans les carrefours, sur les places, à l'entrée des villes, devant les monuments majeurs. Il y avait toujours quelque chose de guindé, de terriblement établi. La statue, c'était le stable. Elle portait la durée et l'honneur. Elle était dévolue au pouvoir, d'une certaine manière et par exemple, lorsqu'on voit tous les artistes représentés dans la cour si longue que forment les arcades des Offices, on sait fort bien qu'il y a une dévotion par quoi Pisano ou Giotto appartiennent à une essence remarquable. Ils sont plus qu'eux-mêmes.

    Ces considérations ne conviennent plus à une époque comme la nôtre. Il faut ramener l'exception à la banalité (1). C'est sans doute ce qui explique cette tendance à nous offrir des hommages contextualisés, des sortes de happenings figés, de bronze, plus ou moins dorés. Tout à fait charmant, cela.

    À Salamanque, par exemple, dans le café Novelty, GonzaloTorrente Ballester siège à sa table de prédilection. La pose est sans affectation mais la mise montre que l'homme ne s'est jamais laissé aller à la négligence. L'écrivain est dans toute sa stéréotypie. Homme de repli et de travail dans le silence, il dispose de son temps libre pour aller au café, poursuivre la tradition de ce qui fut d'abord une institution française. Cette statue illustrerait donc une certaine idée de la mythologie des écrivains telle qu'elle s'est développée à partir du milieu du XIXe. Le(s) propriétaire(s) du lieu a/ont participé, à la place qui est la leur, à l'épanouissement de l'artiste. Il était donc normal que celui qui assura si longtemps le service auprès du prix Cervantès en tirât un certain bénéfice. Tout travail mérite salaire. 

    C'est un hommage à usage privé en quelque sorte. Le désormais silencieux Ballester devient une curiosité, un produit d'appel, une démarcation. Il faut bien qu'à un moment la littérature serve à quelque chose...


    (1)Alors même qu'on nous vend pour exceptionnel le premier imbécile qui passe la télévision... Mais le paradoxe n'est qu'apparent. Celui qu'on rabaisse n'a pas eu besoin de l'espace médiatique ; celui que l'on hausse n'en est que le produit. Il faut bien vendre sa marchandise...

  • Ceci n'est pas un jeu...

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    Ole Ukena, Original Fake, 2011

     

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    Ole Ukena, Original Fake, 2011

  • C'est l'histoire d'une œuvre d'art...

     

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    Et tous ces tableaux statistiques, ces reliques d'une économétrie nous ayant amenés au gouffre, les encadrer, écrire son nom dessous et les mettre aux enchères, chez Sotheby's ou ailleurs, dans je ne sais quelle salle des ventes, de Milan, New York ou Paris, à moins que dans les pays émergents, ou à Shanghai... Et toutes ces courbes enchevauchantes, ces lignes brisées, aussi dures que des barbelés, ces alignées de chiffres, comme une citation trop réelle, vraiment mortifère, d'Opalka, les vendre en disant c'est de l'art, de l'art, de l'art, de la photo d'art, et qu'elles fassent l'extase jubilatoire, montée au carré, voire au cube, de ceux qui nous ont bel et bien baisés. (1)



    (1) Le mercredi, 1er aout 2012, pendant plus d'une heure, chaos sur la bourse de New York. Les programmes de trading Knight Capital foirent. Voilà ce que donne le résultat de l'agitation sur le titre Novartis (illustration). Si on vous disait que c'est du Candas Sisman, par exemple, ou du Parvianen. Mieux : du Jim Campbell...